Moscou a critiqué, mardi, la réaction européenne après la signature d'un accord entre l'Algérie et la Russie sur le gaz, accusant notamment la presse d'écrire “consciemment des mensonges”. “Le partenariat entre la Russie et l'Algérie est entouré de rumeurs, de suppositions, d'hypothèses et de scénarios noirs”, a déclaré Sergueï Iastrjembski, conseiller du Kremlin, chargé des relations avec l'Union européenne, sur la chaîne de télévision Vesti. “C'est la tactique du malin”, a-t-il poursuivi. “On écrit consciemment des mensonges en attirant ainsi l'attention au sujet qui préoccupe les Européens”, a-t-il ajouté. “Il existe des peurs latentes devant ce genre d'accords et le meilleur remède est d'informer, d'expliquer plutôt que de se justifier ; ce que nous faisons, malheureusement, souvent”, a-t-il conclu. Le commissaire européen à l'énergie, Andris Piebalgs, a demandé, jeudi dernier, à Alger et Moscou d'expliquer leurs “intentions” et leurs conséquences pour les consommateurs européens. Le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, s'est défendu le même jour à Davos de vouloir constituer un cartel avec l'Algérie ; Moscou et Alger ont signé le 21 janvier un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans le domaine énergétique. Cet accord doit permettre d'assurer le suivi de projets communs à toutes les étapes de la chaîne d'exploration, production, commercialisation et transport des hydrocarbures. La Russie et l'Algérie sont, avec la Norvège, les principaux fournisseurs de gaz de l'Union européenne. Leur rapprochement depuis août 2006 a suscité les inquiétudes de leurs clients européens.