Aujourd'hui que la situation politique du pays est revenue à la normale, le RND, dix ans après sa naissance, est appelé à opérer sa mue et à ne compter que sur ses propres militants pour survivre sur l'échiquier politique où le FLN a repris sa place de force hégémonique. Le RND va fêter, le mois de février prochain, son 10e anniversaire. C'est la ville de Constantine qui aura l'insigne honneur d'accueillir les festivités commémoratives. Un choix, loin d'être fortuit, qui se veut un clin d'œil, un hommage à l'homme qui est, pour l'histoire, le géniteur biologique de ce parti, le chahid Abdelhak Benhamouda. À une phase cruciale et surtout dramatique de son histoire, marquée à la fois par une faillite financière qui avait obligé les dirigeants de l'époque à passer sous les fourches caudines du FMI et par une violence terroriste destructrice qui menaçait ses soubassements, l'Algérie se trouvait encore une fois face à son destin. D'où l'idée des “laboratoires”, ont soutenu d'aucuns à l'époque de mettre presque au pied levé un parti politique qui se devait d'assumer le vide institutionnel laissé par l'ex-parti unique en pleine déroute. Et c'était l'idée de Abdelhak Benhamouda qui a été récupérée pour donner naissance au RND. Evidemment, les conditions de mise en place de cette formation, tout droit sortie du néant institutionnel dans lequel se trouvait le pays, n'auront pas été du goût de tout le spectre politique national qui avait fait assaut de sarcasmes contre “le bébé né adulte”. Mais c'était compter sans la détermination des responsables de l'époque qui, faisant fi de toutes les critiques sur la forme de sa création, avaient octroyé à ce parti une majorité au sein de la première Assemblée pluraliste. Ses députés, des syndicalistes, des universitaires, des cadres de l'administration, des Patriotes sont issus de cette Algérie qui ont refusé d'abdiquer face à la montée en puissance de l'islamo-terrorisme qui menaçait l'existence même du pays en tant que “nation et société”, pour reprendre la formule du défunt Mostefa Lacheraf. Vu aujourd'hui sous cet angle, c'est-à-dire celui d'être une alternative politique conjoncturelle au FLN, le RND peut être crédité d'un bon bilan, et les Algériens ne sauraient jamais lui rendre assez gré. Mais aujourd'hui que la situation politique du pays est revenue à la normale, le RND, dix ans après sa naissance, est appelé à opérer sa mue et à ne compter que sur ses propres militants pour survivre sur l'échiquier politique où le FLN a repris sa place de force hégémonique. Les derniers résultats, enregistrés dans les partielles, sont autant de signes positifs pour le parti de Ahmed Ouyahia qui doit se ré-ancrer dans ses fondamentaux originels pour renouer avec son identité “benhamoudienne” N. S.