Son jeu politique lui a valu des postes au Parlement, au Sénat et bien d'autres privilèges. En prévision des législatives, la Centrale oscille entre l'utile et l'indispensable. A quelques encablures du rendez-vous électoral, le choix de l'Ugta, souvent considéré comme le syndicat du pouvoir, oscille entre les deux challenges de la course aux législatives, le RND et le FLN. Lors des élections de 1997, cette organisation syndicale avait opté pour le RND qui avait, à deux mois de sa création, raflé la majorité des sièges dans l'hémicycle Zighoud-Youcef. Pour les élections législatives version 2002, les choses ont beaucoup changé. A voir la composante actuelle de ce syndicat, dont la direction compte des membres influents de ces deux courants politiques, l'on s'attend à ce que les jeux soient plus serrés entre le RND et le FLN au sein de l'UGTA. Les dernières sorties de la Centrale syndicale et ses démonstrations de force loin de contredire cette hypothèse ont, a contrario, permis au syndicat de se positionner dans l'échiquier politique en vue des législatives. Aussi, la question n'est plus de savoir pour qui roulera Sidi Saïd, mais bien comment il convertira, ayant un pied dans chacun des partis influents du moment, en termes de plus-value politique une activité syndicale inhabituelle? Pour le moment, les débats se sont déplacés sans grand bruit, vers la Centrale. Selon des sources concordantes, l'UGTA optera pour la stratégie du «mieux disant» en essayant de placer ses représentants dans des positions «éligibles» dans les listes qu'auront à formaliser le FLN et le RND. En effet, pour préserver ses sièges à l'APN, voire les améliorer, la Centrale syndicale, quoiqu'elle semble avancer sur une corde raide, du fait de l'ambiguïté de sa situation, dispose néanmoins de suffisamment d'atouts pour tenir un rôle prépondérant pour les prochaines législatives, et pourquoi pas arbitrer les deux partis majoritaires de l'APN sortante. Ayant beaucoup perdu de sa crédibilité aux yeux de sa base par des positions pas toujours explicites, notamment envers la politique de privatisation prônée par le gouvernement - politique qui a coûté cher au monde du travail -, il ne reste plus pour l'Ugta que de faire ses propres calculs politiques pour préserver les acquis obtenus en partie grâce à son entrisme au sein du RND et du FLN. Beaucoup de syndicalistes Ugta sont devenus membres influents des deux partis, à l'instar de MM.Malki et Chihab Seddik, qui ont respectivement fait leur chemin vers l'exécutif du RND, grâce à son mandat à l'APN pour le premier alors que l'autre est actuellement sénateur sous les couleurs du RND. L'Ugta devra ainsi jouer le tout pour le tout, alors qu'on lui reproche le fait que ses activités relèvent plus du jeu politique que de celui syndical.