La législature a été marquée par une vie parlementaire rythmée par les évolutions de la situation politique qu'a connues le pays. Et c'est avant, pendant et après l'élection présidentielle d'avril 2004 que cet état de fait a été le plus incarné par la Chambre basse du Parlement. L'on se rappelle à ce propos que l'Assemblée populaire nationale (APN) avait pris position en 2003 contre des walis engagés dans une campagne électorale présidentielle par anticipation en revendiquant une commission d'enquête parlementaire. Cette commission d'enquête avait pour objectif de mettre en évidence les travers de la gestion de certains walis accusés par les députés de dépenser “de l'argent en faveur du président de la République candidat à la présidentielle de 2004”. Durant la même période, le groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN) s'étant mobilisé dans la campagne électorale en faveur de son ancien secrétaire général (SG) Ali Benflis, candidat à la magistrature suprême, avait dénoncé lors d'une journée parlementaire les “violations de la Constitution par le Président candidat”. L'issue de la présidentielle 2004 n'a pas non plus manqué de marquer la vie parlementaire. C'est ainsi, en effet, que cette période a été caractérisée par le départ de l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Karim Younès, et son remplacement par Amar Saïdani, en juin 2004. “La décision de ma démission avait été prise au lendemain de l'élection présidentielle d'avril 2004, mais je n'ai pas voulu la rendre publique immédiatement pour ne pas perturber le fonctionnement de l'institution parlementaire et provoquer une crise institutionnelle”, avait expliqué à cette époque Karim Younès comme pour donner un caractère politique à sa démission. L'autre événement politique ayant rythmé la vie parlementaire est incontestablement le déplacement du président de la République à l'Assemblée nationale. Intervenue le 27 octobre 2004, la présence du chef de l'Etat, une première au sein de la Chambre basse du Parlement, était une façon pour lui de l'impliquer dans la vie politique, en plus du rôle législatif lui incombant constitutionnellement parlant. “Ceux qui n'ont pas connu la révolution se trompent de peuple. Aujourd'hui, la fièvre électorale est passée, nous devons nous remettre au travail. C'est avec le labeur que l'Algérie se remettra sur les rails. Notre pays a retrouvé sa stabilité et sa sérénité. On s'est affranchi de la crise, et nous devons aujourd'hui nous redonner confiance et nous armer de volonté”, a souligné le Président qui a enchaîné que les réformes engagées par l'Etat sont nécessaires et urgentes et doivent se concrétiser sur le terrain si l'on aspire à un Etat moderne. “Il faut la conjugaison de tous les efforts pour la réussite des réformes. Il reste que l'Etat ne reculera pas par rapport aux projets entrepris, notamment celui relatif au code de la famille. La réforme du code de la famille est une nécessité, car le contexte international l'impose”, dira-t-il en ajoutant que le dialogue reste l'unique alternative pour la résolution de tous les problèmes posés par la population qui n'a pas besoin de tutorat. Abordant le sujet épineux de la réconciliation nationale, le chef de l'Etat a indiqué que la cohésion nationale est indispensable pour le développement du pays et que la réconciliation est un mécanisme qui garantit la stabilité. N. M.