«Le FLN restera dans l'opposition et l'alliance stratégique ne nous concerne pas.» La présentation du programme du gouvernement constituera un test décisif pour le FLN, au vu des clivages qui déchirent l'ex-parti unique à la faveur surtout des résultats de la présidentielle. Les députés FLN se réuniront lundi pour étudier le projet du gouvernement, afin de «coordonner ses positions» à la veille de sa présentation, mardi par le chef du gouvernement devant les députés de la chambre basse. Selon M.Mikhalif, chef du groupe du FLN, cette rencontre n'est pas la première du genre. «Il est tout à fait normal que les élus se rencontrent pour discuter et analyser ce document, c' était le cas pour les précédents programmes», a-t-il affirmé à L'Expression. A priori donc, et à croire notre interlocuteur, cette rencontre n'a rien d'extraordinaire, sauf que, faut-il préciser, elle intervient dans une période cruciale pour le parti. Notons que les députés redresseurs, dans leur majorité, ont boycotté la dernière rencontre à laquelle a appelé Mikhalif le mois dernier, arguant le fait que ce dernier n'était pas habilité à parler au nom du parti. Concernant l'objet de la réunion en elle-même, Mikhalif assure que le programme du gouvernement sera soumis au débat et chaque député aura à exprimer sa position. Cela dit, il précise que l'occasion sera saisie par les élus du FLN pour mettre en exergue les défaillances et les lacunes de la politique d'Ouyahia et par voie de conséquence, celle du président Bouteflika. Mais, «les députés n'ont nullement l'intention de bloquer le programme par vengeance», affirme le chef du groupe parlementaire de l'ex-parti unique. Le renouvellement des structures du parti sera le deuxième point saillant de la réunion de lundi. Celui des cinq vice-présidences de l'APN, des six commissions parlementaires, contrôlées par le FLN, ainsi que celui des rapporteurs et du président du groupe parlementaire seront débattus. A ce propos, nous avons appris de la bouche-même de M.Mikhalif, que ce dernier n'a pas l'intention de se présenter à sa propre succession. Il rejette, par ailleurs, le procédé défendu par les redresseurs qui consiste à désigner les responsables au lieu de les faire élire. Rappelons que les actuelles structures parlementaires du FLN ont fait l'objet de désignation par Benflis. «Je tiens à souligner que ces structures avaient bénéficié de l'avis favorable de la majorité des députés», tient à préciser notre interlocuteur. Il ajoute que Benflis avait procédé ainsi pour assurer une cohésion au sein du groupe parlementaire dans la mesure où la majorité des députés vivaient à l'époque leur première expérience parlementaire. Mikhalif va jusqu'à accuser les redresseurs de vouloir réclamer une sorte de rançon, comme si le parti était engagé dans une guerre et que l'élection de Bouteflika devrait inéluctablement se traduire par l'exclusion de tous ceux qui ont été contre son programme, y compris le président de l'APN. Ce dernier subit, selon Mikhalif, des pressions de tout bord pour le pousser à se retirer. «Nous n'avons jamais assisté à une situation semblable même du temps du parti unique.» Et à Mikhalif d'ajouter : «Karim Younès n'a pas l'intention de démissionner parce qu'il est élu pour la durée de la législature». Aussi insiste-t-il sur le fait que le FLN demeure dans l'opposition. «Rien n'a changé dans nos positions et si c'était à refaire on opterait pour les mêmes choix.» Dans ce cadre, il précise que le parti ne se sent pas concerné par l'alliance stratégique. «C'est une alliance faite avec les autres» atteste-t-il. Il reconnaît néanmoins, l'existence de contacts entre les meneurs de ce mouvement, et insiste que le «FLN tient à son indépendance et de ce fait, le parti n'a nullement l'intention de lier son sort ni ses orientations aux décisions du MSP ou du RND». Enfin M.Mikhalif fait état de la tentative des députés redresseurs visant à organiser une journée d'étude parlementaire dimanche prochain. Une démarche qui ne se base, à son avis, sur aucune assise juridique, sachant que «la réunion des députés doit être initiée par le chef du groupe parlementaire du parti». Une affaire à suivre.