Les ressortissants des pays du Maghreb sont aussi concernés par cette mesure. Algériens, Tunisiens, Marocains, Mauritaniens et Egyptiens sont désormais touchés par l'obligation de se munir du visa s'ils veulent se rendre en Libye. La Libye a décidé d'instaurer un visa pour tous les étrangers. La décision a été annoncée hier par le ministre de l'Intérieur, Salah Radjab, à Tunis en marge de la réunion des ministres arabes de l'Intérieur. Les ressortissants des pays du Maghreb sont aussi concernés par cette mesure. Algériens, Tunisiens, Marocains, Mauritaniens et Egyptiens sont désormais touchés par l'obligation de se munir de visa s'ils veulent se rendre en Libye. Ils étaient jusque-là épargnés par cette procédure qui devra être généralisée dans les prochaines semaines. “Cette procédure s'appliquera à tous les étrangers, y compris les Arabes”, a-t-il déclaré. Le ministre libyen de l'Intérieur n'a pas donné de date fixe pour l'entrée en vigueur de cette mesure, se contenant de l'annoncer pour “prochainement”. Pour le responsable libyen, cette décision rentre dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine. Enigmatique alibi si tant est que la Libye n'est pas, à l'image de l'Algérie, de la Mauritanie ou du Maroc, un pays de transit des clandestins. Mais cela n'est surtout pas surprenant venant de la Libye qui a radicalement changé d'option, notamment en acceptant le principe de l'installation de camps de rétention comme suggéré par l'Italie et l'Allemagne pour lutter contre l'immigration clandestine. Le ministre libyen se voudra plus rassurant en précisant avoir respecté les dispositions de l'Union maghrébine. “Cette procédure ne contredit pas les dispositions prévues dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe”, a dit M. Rajab. Paradoxale est cette politique qui se veut dans une stratégie de relance du projet de l'UMA, mais qui consiste à rajouter un autre obstacle en instaurant le visa en contradiction avec le principe de l'union et de la libre circulation des personnes. Par ailleurs, selon des informations, la Libye aurait procédé récemment à la démolition de plusieurs postes frontaliers avec l'Algérie et la Tunisie. Ce qui est perçu comme un signe fort de la volonté de la Djamahyria de relancer véritablement l'UMA avec en prime un geste symbolique renvoyant à l'union des territoires. À peine quelques jours passés, et c'est le revirement total. Officiellement, aucun des pays du Maghreb n'a encore réagi à cette déclaration faite à une agence de presse par le responsable libyen. L'Algérie également, qui partage une frontière avec la Libye, n'a pas commenté l'annonce, mais l'on peut d'ores et déjà imaginer sa réaction immédiate à la mesure de l'instauration du visa. L'Algérie ayant dans ses relations toujours opéré selon le principe de la réciprocité, si la décision libyenne s'avère définitive, il est sûr que les ressortissants libyens seront soumis à la même procédure. Et si l'on tient compte de la récente décision de la Libye de soumettre tous les étrangers travaillant déjà à l'obligation d'un contrat de travail sous peine d'expulsion, à partir de ce mois de février, la décision de l'instauration du visa n'a pas besoin de confirmation. Djilali B.