Elle financera les investissements des grandes entreprises algériennes. Le Conseil de la monnaie et du crédit, relevant de la Banque centrale, est sur le point d'autoriser la banque française Calyon à ouvrir une filiale en Algérie, a-t-on appris de source sûre. La demande avait été introduite fin 2005. Cette nouvelle implantation sera dédiée au financement des investissements des grandes entreprises, a ajouté la même source. À cette fin, Calyon ne compte pas installer un réseau d'agences, mais juste une ou quelques succursales. À noter que Calyon est la banque de financement et d'investissement du groupe Crédit Agricole, l'une des premières banques en France et en Europe. Calyon se classe parmi les dix premières banques de financement et d'investissement en Europe. Elle est première ou seconde arrangeur mandaté pour le financement de projets dans le monde, la seconde aussi pour les financements aéronautiques dans le monde, la seconde également pour les émissions de crédits structurés en Asie, la première pour la titrisation en France et la 8e dans le monde. Calyon, présente dans 55 pays, réalise plus de deux tiers de son chiffre d'affaires à l'international. Elle est spécialisée entre autres dans le financement de projets dans le pétrole et le gaz, l'énergie et les télécommunications. Calyon finance, par ailleurs, les investissements dans des secteurs comme la pharmacie, les transports, la grande distribution, l'hôtellerie, les matériaux de construction et le BTP. Elle fait partie de la stratégie du groupe Crédit Agricole d'être solidement présent en Algérie. Cependant, ce dernier mise sur le projet de prise de participation dans le capital du CPA, comme principal levier pour se développer en Algérie. L'analyse du marché algérien : un pays à fort potentiel Dans une étude sur les perspectives économiques de l'Algérie, le Crédit Agricole estime que l'Algérie fait partie des pays à forte croissance, d'où sa volonté forte de se positionner dans le pays grâce à une prise de participation dans le capital du CPA. L'Algérie est un pays riche en énergie. Il peut assurer une croissance moyenne de 6% sur le moyen long terme. Le potentiel de croissance de l'Algérie est plus important par rapport au Maroc, quasiment égal à l'Egypte. Ses ressources lui permettent de réaliser le miracle algérien, à l'instar du miracle indien, souligne-t-on au Crédit Agricole. La problématique est de savoir justement comment passer d'une croissance soutenue par la dépense publique à une croissance appuyée sur les investissements privés pour assurer un développement durable. Selon les responsables de cette banque, le Crédit Agricole veut, à travers un partenariat sur le long terme, transférer son savoir-faire en Algérie en matière de financement de l'investissement, du secteur de l'habitat, contribuer à développer le microcrédit, le crédit auto, le crédit à la consommation. Elle fait valoir qu'elle est la plus algérienne des banques françaises. Elle compte 1,6 million de clients franco-algériens sur six millions. Mais son projet pour soutenir sa candidature à une prise de participation de 51% dans le capital du CPA est à peine esquissé. “On attend le cahier des charges.” En, un mot que les critères de sélection définitive soient posés. Le Crédit Agricole est prêt à y mettre le prix, beaucoup plus en Egypte où elle avait acquis 60% d'Egyptian American Bank. On parle d'au moins 600 millions d'euros. Mais la bataille pour une prise de participation dans le capital du CPA dont l'issue sera en principe connue en mars prochain s'annonce rude. Cette banque va faire face à de sérieux concurrents : BNP Paribas, Société Générale, Citi Bank, Natixis, Banco Santander. “Cela pourrait se jouer sur le projet industriel, c'est-à-dire le projet développement ou d'investissement pour moderniser le CPA soumis par chaque candidat. Il faut, cependant, attendre le cahier des charges pour se prononcer”, suggère M. De Leusse, le responsable du pôle développement international du groupe Crédit Agricole. N. R.