Il a été décidé de porter sur la liste rouge les entreprises défaillantes, notamment celles qui ne respectent pas les délais de réalisation et qui risquent un retrait d'agrément et le non-accès à aucun marché sur le territoire national. Lors d'une conférence de presse organisée hier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a présenté son bilan et les perspectives pour l'année en cours. Un programme gouvernemental, à l'horizon 2009, visant la réalisation de 1 034 566 logements auxquels viennent s'ajouter 202 317 autres avec cette annonce que 237 000 logements seront livrés en 2007. “Un objectif tout à fait réaliste”, selon les responsables du département de Hamimid qui précisent que déjà 310 271 logements ont été livrés entre 2005 et 2006 et que pour atteindre l'objectif de la réalisation de un million de logements sur la période 2005-2009, il est prévu la livraison annuelle de 230 000. Il est attendu aussi le lancement de 251 538 logements complémentaires durant l'année 2007 en plus des 543 000 déjà en chantier, soit un taux de 61% pour l'habitat urbain et 39% pour le rural. Aussi, avec la réalisation de un million de logements, le parc national de logements passera de 5 939 606 logements en 2004 à 6 974 172 logements en 2009, soit un accroissement global de 17%. Les consommations financières du programme quinquennal s'élèvent, quant à elles, à 230 03 milliards de DA, uniquement pour 2005 et 2006. “Pour la seule wilaya d'Alger, il est prévu 82 000 logements dont 30 000 pour ce qui relève du social locatif”, dira Hamimid qui passera en revue les différents aspects liés à la réalisation aussi bien des logements que des infrastructures administratives dont il a également la charge. “Nous avons réalisé 80 lycées en une seule année en plus d'autres établissements (écoles fondamentales, internats, etc.), et c'est un chiffre record jamais égalé auparavant”, a assuré le ministre insistant sur la qualité des réalisations qui prennent en considération les spécificités de la région. D'autres aspects ont été passés en revue par le ministre en répondant aux nombreuses questions des journalistes portant, entre autres, sur les délais de réalisation et le recours à d'autres procédés de construction que l'option du béton. “Le respect des délais de réalisation est amplement clarifié et signifié dans le cahier des charges, et l'entreprise défaillante encourt des sanctions dans le cas contraire. D'autres mesures ont été également prises et se résument à porter ces mêmes entreprises non sérieuses sur une liste rouge de façon à les exclure dans l'attribution d'un autre marché sur tout le territoire national comme elles risquent, également, le retrait provisoire ou définitif de l'agrément”, dira le ministre plaidant pour tout type de construction à même de faire de l'économie d'argent et du temps (industriel et semi-industriel), mais pas aux dépens de la qualité sur laquelle insistera Hamimid longuement. “Qualité et conformité”, martèlera le ministre, précisant que c'est là aussi un souci exprimé par le président de la République. Dans l'incapacité de donner un chiffre précis sur la demande actuelle en logements, le ministre a annoncé, cependant, qu'un recensement sera bientôt enclenché à propos de l'habitat précaire et des ménages pour éradiquer radicalement les bidonvilles, tout en assurant l'équité dans l'attribution des logements grâce au fichier national établi depuis déjà quatre années. “La crise du logement, plus aiguë dans la capitale qu'ailleurs, s'atténuera sensiblement avec la mise en œuvre de ces divers dispositifs”, rassure le ministre indiquant que l'on s'inscrit déjà dans la logique de confort avec un taux d'occupation qui marque une baisse significative en passant de 6,40 en 1987 à 4,87 en 2009, et ce, malgré la croissance démographique. Le volet “logements fermés” importe peu, de l'avis du ministre qui préfère se concentrer sur des aspects plus pertinents tel qu'offrir un meilleur cadre de vie. 100 milliards de DA ont été dégagés pour rattraper ainsi le déficit en matière de viabilité. Il a également averti contre tout dérapage promettant de sévir, par le biais de la démolition, contre toute personne construisant sans permis et de recourir à la justice en cas de construction non conforme. Il relèvera l'existence d'une véritable dynamique de construction traduite par le nombre de permis de construire délivrés, passant de 41 376 en 2004 à plus de 96 000 en 2006. Le ministre a abordé, par ailleurs, le manque flagrant d'une main-d'œuvre qualifiée dans le domaine du bâtiment, indiquant que l'opportunité de travail ne manquait pas sur les chantiers. Et pour inciter les entreprises étrangères à s'intéresser plus au marché algérien, Hamimid parlera de l'idée d'un appel d'offres groupées au profit d'un contrat programme qui permettra à l'entreprise bénéficiaire de s'installer durablement. Nabila SaIdoun