Au moment où le métier d'architecte est mis en évidence à la faveur de la recherche de la qualité du bâti et de l'urbanisme, les professionnels de Constantine dénoncent leur marginalisation. La participation des architectes de Constantine à la réalisation des mégaprojets dont bénéficie la wilaya reste minime, voire dérisoire, ne dépassant pas le seuil de 1%. C'est ce qui a été révélé lors de la conférence de presse tenue avant-hier par le conseil local de l'Ordre national des architectes, à la veille de l'expiration de son mandat. Pour les membres du bureau, leur association joue un rôle de simple figurant du moment qu'ils ne sont associés qu'à l'ouverture des plis, sans pour autant être impliqués dans l'évaluation et jugement des offres. “Là où l'essentiel se joue on n'est pas présents”, a commenté l'un des architectes, tout en ajoutant que “l'attribution des projets est monopolisée par 4 où 5 bureaux d'études au détriment des 240 existants au niveau de la wilaya”. Pour étayer leurs thèses, les conférenciers ont soulevé le cas du mégaprojet de la ville universitaire auquel ils se sont préparés sauf que la procédure retenue a, de fait, exclu toute concurrence. Un état de fait qui ne colle guère aux recommandations du ministère portant sur la qualité et la variété architecturales. Une démarche censée engager plusieurs cabinets d'architecture soumissionnaires appelés à une compétition autour des meilleures offres en qualité et en technicité. Pour le moment, le conseil local des architectes a été sollicité par le chef de l'exécutif pour s'impliquer dans le programme de restructuration de 153 quartiers à Constantine. Par ailleurs, des divergences et une absence d'homogénéisation sont constatées dans la conception et la programmation des cahiers des charges, a confirmé M. Ben Labiod, président du conseil. “L'œuvre architecturale n'est pas citée ; seuls les moyens matériels sont pris en considération chez nous”, explique-t-il. Il ajoute que la “cohérence urbaine ne pourra jamais se faire en l'absence du principal acteur, qui est l'architecte”. Plusieurs contraintes expliquent l'exclusion des architectes quant aux projets inscrits au profit de cette ville. Il s'agit surtout des délais très courts accordés aux études par rapport au délai d'évaluation qui, lui, est rarement respecté. À signaler qu'une assemblée générale est prévue ce jeudi pour la désignation de la commission chargée de préparer l'assemblée élective du nouveau conseil local de l'ordre des architectes qui se déroulera d'ici le mois d'avril prochain. Madani Radia