Le Liban et l'ONU ont signé une convention sur l'établissement du tribunal international pour juger les accusés de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, ouvrant la voie à la création de ce tribunal sous réserve de ratification par le Parlement libanais. La convention avait été paraphée auparavant par le directeur général du ministère de la Justice, au nom de la République libanaise ! Le président Emile Lahoud, ennemi déclaré du gouvernement Siniora, a récusé ce document. Pour l'ONU, le tribunal pourra devenir opérationnel dès lors que les autorités libanaises compétentes prendront les mesures nécessaires, conformément à la Constitution, à l'approbation et à la ratification de l'accord. Le tribunal aura alors le plein soutien des Nations unies, précise un communiqué de ces dernières. Le Conseil de sécurité avait approuvé le 21 novembre le projet de création de ce tribunal ; depuis lors, le projet a fait deux fois la navette entre New York et Beyrouth. Lors de l'approbation le 21 novembre par le Conseil de sécurité du projet de création du tribunal, la Syrie s'était dite non concernée tant qu'elle n'était pas consultée. Des rapports d'étape de la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri ont fait état de l'implication de membres de services de renseignements libanais et syriens. L'approbation du projet dans la foulée par le gouvernement Siniora, premier pas pour un entérinement de la part du Liban, avait été le détonateur d'une crise qui a mené à la démission de six ministres pro-syriens, parmi lesquels tous les représentants de la communauté chiite. La crise politique au Liban, marquée notamment par un gigantesque sit-in de l'opposition dans le centre de Beyrouth, n'a pas cessé depuis lors. La Constitution libanaise permet de passer outre après deux semaines à une opposition présidentielle si une majorité des deux tiers du cabinet approuve le projet. La balle est dans le camp du Parlement libanais. D. B.