Le Hezbollah, chef de file de l'opposition libanaise, a mis en garde hier le Conseil de sécurité de l'ONU contre l'adoption d'une résolution contraignante visant à créer le tribunal international pour juger les assassins de l'ex-dirigeant Rafic Hariri. “Je m'adresse au Conseil de sécurité et aux Nations unies pour les mettre en garde contre toute instrumentalisation des institutions internationales pour semer la division et la discorde” au Liban, a déclaré à la presse à Beyrouth Ali Ammar, député du mouvement chiite du Hezbollah soutenu par Damas. “Nous faisons porter à l'ONU la responsabilité de toute résolution du Conseil de sécurité susceptible de conduire le Liban sur la voie des divisions internes”, a-t-il ajouté. La veille, le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a envoyé au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon une lettre demandant que le Conseil de sécurité prenne une “décision contraignante” concernant la création du tribunal, en raison de l'impasse politique au Liban qui n'a pas permis aux institutions de ratifier la convention entre l'ONU et le Liban portant sur ce tribunal. M. Ammar a souligné que “les institutions internationales ne doivent pas empiéter sur la souveraineté du Liban”. Il a ainsi adopté le point de vue réitéré la semaine dernière par le président syrien Bachar al-Assad qui a exprimé son refus de “toute collaboration” avec le tribunal à caractère international, qui serait “susceptible de mettre en cause la souveraineté nationale”.