Les 7 réunions organisées dans l'ensemble des wilayas historiques seront couronnées par l'élaboration d'un mémorandum qui sera adressé au président Bouteflika. L'Instance nationale de libération de la famille historique, présidée par le colonel Ahmed Bencherif, a tenu une réunion jeudi dernier à Blida. Cette rencontre inaugure une série d'autres qui auront lieu dans toutes les wilayas historiques de la révolution. Jeudi prochain, les membres de l'instance se retrouveront à Tizi Ouzou. Le meeting s'est déroulé à l'hôtel Le Ruisseau des singes situé sur la route de Médéa. Un dispositif de sécurité était déployé aux alentours de cet établissement. Les membres du bureau au grand complet étaient présents, dont Benyoucef Mellouk, révélateur de l'affaire des magistrats faussaires, le colonel Mustapha Abid, grande figure du Front de libération nationale à Oran et proche partisan du Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Bensaïd, secrétaire général de la Fédération des enfants de chouhada ainsi que les enfants des martyrs Mustapha Benboulaïd et Ali Mellah. En tout, une soixantaine de personnes, principalement des anciennes figures de la Révolution, sont venues écouter Ahmed Bencherif et convenir avec lui d'une démarche commune visant à éclaircir le dossier des faux moudjahidine. Selon l'ex-patron de la Gendarmerie nationale sous la présidence de Chadli Bendjedid, dans les années 80, environ 15 000 fonctionnaires de l'administration coloniale font partie des usurpateurs. Un débat a ensuite opposé les participants sur le sort qui doit être donné aux faussaires. Pour avoir été durement puni suite au scandale des magistrats faussaires, M. Mellouk demande à ce que justice soit rendue. Il rappelle dans cet ordre une circulaire datant de 1983 cosignée par les ministres des Moudjahidine, de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur, portant sur la traduction devant les tribunaux de toutes les personnes ayant frauduleusement acquis le statut de moudjahid et ayant utilisé cette attestation pour gravir les échelons de la Fonction publique. “Parmi ces gens, certaines occupent aujourd'hui de hautes responsabilités dans les institutions de l'Etat”, martèle l'ancien directeur du contentieux de la chancellerie. Il confie avoir remis des copies de ses précieux documents — de fausses attestations communales et de vrais certificats de travail dans l'administration ou dans l'armée française — à M. Bencherif. Ce dernier, fort de son amitié avec le président de la République, a assuré les membres de son instance de la disponibilité de Abdelaziz Bouteflika à ouvrir le dossier. À l'issue des rencontres, un mémorandum lui sera d'ailleurs adressé. Pour rappel, l'Instance nationale de libération de la famille historique a vu le jour le 27 janvier dernier à Alger. Ses initiateurs se mettent en porte-à-faux avec les assertions des officiels concernant l'affaire. Ils doutent notamment du chiffre de 10 000 faux moudjahiddine livré par le ministre de tutelle. Selon eux, les usurpateurs avoisinent les 80 000. Samia Lokmane