Les pouvoirs publics ont procédé à la démolition d'une partie des immeubles menaçant ruine au quartier de Largoub. L'opération n'a pas été facile puisqu'elle a nécessité plus d'une décennie ponctuée par des démarches administratives, des tractations et des efforts conjugués. Car, en dépit de leur vétusté ces immeubles abritaient au rez de chaussée des commerçants exerçant des activités multiples et au premier étage des habitations occupées par des familles démunies. L'opération a été scindée en deux parties puisque dans un premier temps, il fallait faire évacuer les familles qui occupaient le premier étage afin d'entreprendre les travaux de démolition. Considérés comme des sinistrés, la priorité a été accordée à ces habitants qui ont tous bénéficié de logements sociaux décents, mais comme toujours en pareilles circonstances, l'administration s'est heurtée à l'éternel problème ayant trait à “un sinistré en chasse un autre” . La seconde phase a concerné les locaux commerciaux alignés sur une centaine de mètres au rez de chaussée et dont les artisans qui les détenaient se montraient réticents, refusant de quitter les lieux sans bénéficier des locaux à titre compensatoire. Les commerçants ont fini par quitter les lieux non sans avoir reçu l'engagement par écrit de l'administration à prendre en charge leurs problèmes. Une fois l'évacuation opérée, les bulldozer sont entrés en action pour procéder à la démolition. Toutefois cette opération reste inachevée car les immeubles menaçant ruine sont toujours occupés soit par des commerçants soit par des habitants. A. B.