Après s'être éclipsé de la scène politique pendant plusieurs mois, le Comité populaire de la wilaya de Béjaïa (CPWB), une autre aile de mouvement citoyen de Kabylie, vient de sortir de son mutisme, en organisant une réunion, vendredi, au Théâtre régional de Béjaïa (TRB). Dans une déclaration rendue publique à l'issue de cette rencontre, le CPWB accable son aile rivale, en l'occurrence la Coordination interwilayas des archs, accusée d'avoir “réussi à construire la défaite et à mener le mouvement à l'impasse”. Face au constat amer établi par les membres du CPWB, ces derniers ont décidé de prendre une initiative à même de permettre” la poursuite du combat autour des points non acquis de la plate-forme d'El-Kseur”. Parmi les résolutions ayant sanctionné cette réunion, on citera la décision prise à l'unanimité des membres du CPWB, qui consiste en la “constitution d'une délégation qui ira chez le Chef du gouvernement pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement populaire”. Selon, M. Saddek Akrour, membre très actif du CPWB, une demande d'audience adressée à M. Ali Benflis, sous le couvert du wali de Béjaïa, a été déposée, hier matin, auprès du chef de cabinet de ce dernier. Interrogé sur l'opportunité d'une telle démarche, notre interlocuteur estime : “Les détenus du mouvement citoyen se trouvent pris en otage à la fois par les archs qui les utilisent comme fonds de commerce, et par le pouvoir en place qui en fait un justificatif à sa répression aveugle”. Par ailleurs, le CPwB “exige du président de la République la concrétisation de ses engagements concernant tamazight, en lui donnant tous les moyens qui seront à la hauteur de son statut de langue nationale, à commencer par l'ouverture d'une chaîne de télévision publique et totalement en tamazight”. K. O.