Un appel est lancé aux intellectuels, artistes et politiciens. Réunis le week-end passé, les animateurs du CPWB (Comité populaire de la wilaya de Béjaïa) ont, à l'issue de leurs travaux, retenu la première quinzaine du mois prochain pour la tenue d'une conférence nationale autour des thèmes: «Action à entreprendre pour libérer les détenus, réflexion sur la meilleure organisation, élaboration d'une plate-forme de revendications nationales en tenant compte de celle élaborée à El-Kseur». A cet effet, un appel est lancé aux intellectuels, artistes et politiciens épris de liberté pour «un sursaut salutaire de la société civile». Cet appel lancé à cette catégorie de citoyens pour « une implication» vise à contourner «le traquenard qui (leur) est tendu». Dans ce sens, le CPWB réitère «sadétermination à regrouper les représentants du mouvement de révolte de toutes les régions du pays ainsi que les militants oeuvrant aux côtés des démunis.» Dans la déclaration rendue publique le dimanche soir, les participants à la réunion tenue au TR Béjaïa à l'occasion du 1er anniversaire de la marche du 14 juin 2001 à Alger, s'inclinent «devant la mémoire de toutes les victimes assassinées ou blessées par les forces répressives du pouvoir en place» et dénoncent par là même «la logique de répression qui constitue la seule réponse du pouvoir aux revendications reconnues légitimes». Le CPWB reste convaincu que «seuls des signaux forts d'apaisement peuvent constituer un débat de rétablissement d'un climat de sortie de crise.» En outre, le CPWB se démarque «de toutes les violences et atteintes aux libertés, commises au nom du mouvement» en appelant «à un sursaut populaire afin d'éviter les dérives antes». En conclusion, les animateurs de CPWB et les citoyens purgeant leur ligne constatent avec amertume que «notre région (Béjaïa) continue à mourir économiquement du fait de la politique du pouvoir, de l'insécurité et des dérives perpétrées au nom du mouvement». Ils citent un certain nombre de domaines de régression due à cette situation. Cette structure (CPWB) qui a représenté la wilaya de Béjaïa jusqu'au mois de juillet, date de son éjection du mouvement citoyen et de son remplacement par la CICB, continue donc à fonctionner contre vents et marées. L'annonce de la tenue d'une conférence nationale paraît l'aboutissement des actions entreprises depuis le début des événements de Kabylie. Si l'idée en elle-même est importante, il n'en demeure pas moins que cela n'empêche pas de s'interroger sur sa portée réelle dans la crise au vu de la faible influence de cette structure tant au niveau local que national.