Si la célébration du 1er anniversaire de la naissance de la plate- forme d'El-Kseur était une occasion aux délégations de wilayas de se retrouver, celle de la marche historique du 14 juin sera saisie comme opportunité par les animateurs du Comité populaire de la wilaya de (CPWB) pour se concerter demain au TRB. Cette structure, partie prenante dans l'élaboration de la plate-forme d'El-Kseur, prend ainsi sa revanche en décidant de célébrer le 14 juin à sa manière. C'est, en fait, une réponse implicite, à ceux qui ont sdélibérément oublié de les inviter mardi dernier à El-Kseur. L'un des principaux auteurs de la plate-forme d'El-Kseur vient, en effet, d'appeler ses membres et toute personne partageant sa ligne à prendre part à la réunion qui s'ouvrira demain au TR de Béjaïa. Outre le bilan du mouvement populaire et l'état d'avancement de la préparation de la conférence nationale, les participants à cette réunion auront à débattre des actions nécessaires pour libérer les détenus et analyser la situation nationale et internationale après le 30 mai. Fidèle à la philosophie du 1er appel lancé le 25 avril de l'an dernier par la communauté universitaire de Béjaïa en direction de la société civile pour «la construction réelle d'un mouvement populaire national» à même de «traduire et de porter fidèlement les aspirations des larges masses populaires», le CPWB se déclare fondamentalement fidèle «à la voie pacifique» et rejette par là «toute forme d'intégrisme dans un mouvement qui se veut démocratique». «Il n' y a pas de place aux pratiques fascisantes», lit-on dans le document. Le CPWB, dont la composante est connue pour son niveau intellectuel et son engagement pacifique, se démarque «de tout acte de violence verbale ou physique qui porte atteinte à l'intégrité des personnes morales ou physiques». Pour cette structure, qui se dit présente dans plusieurs wilayas, «le 30 mai 2002, les opprimés de toute l'Algérie ont rejeté à la fois le pouvoir, la classe politicarde, le régionalisme et le ârouchisme». En conclusion de l'appel, les rédacteurs réaffirment leur volonté «d'assumer leurs responsabilités et d'opérer le bond qualitatif nécessaire à rendre effective cette révolution sociale et démocratique». Ce réveil du Comité populaire de Béjaïa n'est pas sans dénoter une réelle prise de conscience citoyenne devant la dégradation continuelle de la quotidienneté des citoyens. Par ces positions pacifiques et hautement intellectuelles, le CPWBéjaïa a déjà fait preuve de sa disponibilité de recherche de solution à la crise. Nous y reviendrons.