Pour le ministre de l'Intérieur, qui cite les premiers résultats de l'enquête de la Police scientifique, “il est fort probable que les terroristes conducteurs des trois voitures aient sauté avec leurs charges d'explosifs à leur insu”. N'arrivant pas à importer, en Algérie, les méthodes meurtrières utilisées par al-Qaïda ailleurs, et ce, depuis son affiliation à l'internationale terroriste depuis l'automne dernier, le GSPC se lance dans une véritable guerre psychologique contre le peuple algérien avec un zeste de tricherie. Les chefs terroristes du GSPC cherchent à plaire à leurs “émirs” de l'internationale quitte à sacrifier leurs frères sur l'autel d'une allégeance qui s'apprête à une liaison dangereuse. Depuis mercredi dernier, chaque jour, le puzzle du double attentat qui a ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab-Ezzouar se met en place. Outre l'identification des trois “présumés kamikazes”, auteurs des attentats, l'analyse par les services spécialisés des preuves matérielles recueillies sur place par la Police scientifique donne déjà une idée générale sur le procédé utilisé par le sinistre Abdelmalek Droudkel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Hier, à Constantine, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M. Noureddine Yazid Zerhouni, a avancé des hypothèses à partir des éléments de l'enquête réunis par ses services. En effet, le ministre dira que “dans ce genre de situations, tant que les investigations sont au stade de l'enquête préliminaire, il n'y a que des hypothèses du moment que seuls les juges peuvent évoquer des certitudes”. Et d'ajouter : “Dans une des voitures utilisées par les trois terroristes, au moins un système de mise à feu à distance, appelé communément télécommande, a été découvert par les éléments de la Police scientifique. Avec cette donnée, l'hypothèse la plus plausible à retenir est que les bombes n'ont pas été déclenchées par les terroristes conducteurs des véhicules, mais bien par de tierces personnes se trouvant loin du lieu du sinistre.” À partir de là, “il est fort probable que les terroristes conducteurs des trois voitures ont sauté avec leurs charges d'explosifs à leur insu et sans le savoir ”, a-t-il ajouté. Al-Qaïda a voulu faire d'eux des kamikazes malgré eux pour frapper fort les esprits dans une action médiatique destinée à terroriser le petit peuple et induire en erreur sa propre “maison mère”, a-t-il ajouté. Ainsi, il faut savoir que “l'étude du profil de deux des trois terroristes identifiés, Oudina Bilal et Benchiheb Mouloud, réalisée par les spécialistes des services de sécurité algériens accrédite davantage cette thèse”. Oudina Bilal, alias Mouad Ben Djabal, âgé de 23 ans, délinquant notoire des quartiers de l'est d'Alger, n'a disparu de son quartier qu'il y a 3 mois. Un temps suffisant pour le préparer par les bourreaux d'al-Qaïda au pays du Maghreb à faire des commissions logistiques, mais pas pour se porter candidat à une première action suicide dans l'histoire de la mouvance en Algérie. Ainsi, si le double attentat du 11 avril dernier est une réalité amère et meurtrière, l'histoire des trois kamikazes est un véritable bluff créé par la propagande de l'internationale terroriste. Avec ces nouvelles révélations, le capital crédit de l'ex-GSPC prend un autre sérieux coup qui s'ajoute aux derniers reçus lors de l'annonce de l'affiliation à al-Qaïda et à cause des derniers attentats d'Alger. Les Droudkel et autres Saâdaoui recourent à des jeunes recrues ou membres des réseaux de soutien pour des opérations auxquelles on veut donner la qualité d'opérations kamikazes. La tactique est simple. En plus d'une préparation “idéologique” à travers des fetwas, de supports vidéo et audio, le “kamikaze potentiel malgré lui” est chargé de certaines missions plus ou moins banales. Il est porteur d'un courrier, transporteur et poseur d'armes, conducteur de voitures avant de sauter un jour avec sa charge dissimulée soit dans la caisse d'une voiture soit dans un colis. Mais, pour reprendre le ministre de l'Intérieur, si les chefs terroristes recourent à cette escalade aussi impopulaire, mais facile à exécuter, c'est que leurs troupes sont acculées et que la bête est en agonie. Mourad Kezzar