En progression constante, Djazagro, un salon dédié aux industries agroalimentaires, à la boulangerie, la pâtisserie, la restauration et l'hôtellerie, présente plus de 310 exposants en provenance de 20 pays, avec notamment une présence en force des Français, des Italiens mais aussi d'un secteur agroalimentaire privé de plus en plus dynamique. L'agroalimentaire est le secteur dans lequel se créent le plus d'entreprises privées. Des grands groupes privés émergent, aidés par les opportunités qu'offre le marché algérien, à l'image de Cevital. Des études de filières menées par le ministère de l'Industrie confirment l'essor des industries agroalimentaires en Algérie, en tant que branche d'activité porteuse de croissance. L'une de ces études fait ressortir la nécessité d'engager, dans les dix prochaines années, des investissements nouveaux de l'ordre de 272 milliards de dinars pour répondre au besoin du marché local et pourquoi pas exporter. Les équipementiers et fournisseurs de matières premières étrangers, français, italiens, espagnols, turcs et autres, l'ont parfaitement compris. C'est ce qui explique leur présence en force à la 5e édition de Djazagro qui se tient du 16 au 19 avril 2007 au pavillon central du Palais des expositions de la Safex. Cevital, une entreprise en expansion Ce fleuron algérien de l'industrie agroalimentaire connaît une croissance de 50% en moyenne par an depuis 1999. Sur beaucoup de produits, les huiles et les margarines notamment, Cevital a fait passer l'Algérie du statut d'importateur à celui d'exportateur. Le groupe le fera prochainement pour le sucre. Le complexe agroalimentaire s'articule en fait autour d'une raffinerie d‘huile d'une capacité de 570 000 tonnes par an, soit 140% des besoins du marché local. Cevital dégage ainsi un excédent de 170 000 tonnes destinées à l'exportation. C'est le cas aussi pour la margarine. La capacité de production de la margarinerie est estimée à 180 000 tonnes par an, de quoi satisfaire largement la consommation locale. Sur ce produit encore, Cevital dégage un excédent de 50 000 tonnes à l'exportation. Concernant le sucre, la capacité actuelle est de 600 000 tonnes par an, une extension est prévue, elle est en cours, pour porter cette capacité à 1 800 000 tonnes par an. L'Algérie passera ainsi pour le sucre blanc du statut d'importateur à celui d'exportateur. Cevital prévoit 900 000 tonnes d'excédents destinés à l'exportation. Le groupe envisage d'investir dans la distribution. La stratégie de Cevital est de mailler d'ici trois ans le territoire national en lançant environ 11 plates-formes logistiques qui alimenteront 56 Cash&Carry dédiés aux produits agroalimentaires. De son côté, la société détenue par la famille Dahmani affiche ses ambitions, elle vient de racheter deux complexes de production d'huile appartenant à l'ENCG, à Béjaïa et Annaba. La Belle a, par ailleurs, acquis l'unité Aïssat-Idir de l'Eriad d'Alger. M. Hadri Saâdeddine, directeur, souligne que le groupe La Belle ambitionne d'être présent dans toute la chaîne de consommation alimentaire des ménages algériens. Du coup, le groupe Dahmani prévoit la réalisation, en 2007, de silos multifonctions de 100 000 tonnes et le doublement de la ligne couscous. “Nous pensons également nous lancer dans la production de pâtes alimentaires, courtes et longues”, affirme M. Hadri. Le directeur du développement du groupe La Belle évoque un projet de construction d'une raffinerie de sucre à Ouled Moussa, le projet est ficelé. D'autres projets sont à l'étude. M. Hadri parle, dans ce cadre, d'une usine de trituration de graines oléagineuses. “Depuis 4 ans, en Algérie, plus de 800 nouvelles boulangeries se sont ajoutées aux 14 000 boulangeries-pâtisseries existantes”, relève Jacques Darmon, directeur de réaction de la revue Filière gourmande. On comprend mieux la présence en force des équipementiers pour la boulangerie et pâtisserie à ce 5e Salon international Djazagro, la concurrence est rude. Les Français sont de plus en plus bousculés par les Italiens. Meziane Rabhi