Pour éviter les soupçons des services de sécurité, ils distribuaient les psychotropes à l'ouest et au sud du pays, alors qu'ils activaient à Constantine. Constantine ne cesse d'être au cœur de scandales relatifs à la commercialisation illégale de psychotropes dont sont impliquées des entreprises pharmaceutiques des deux secteurs, public et privé, censées être d'utilité publique. En effet, quatre associés d'une société par actions (Spa), spécialisée dans la distribution de produits pharmaceutiques ont été présentés, dimanche dernier, devant le magistrat instructeur près le tribunal Ziadia de Constantine, pour répondre à deux chefs d'inculpation, à savoir commercialisation illégale de psychotropes et fraude fiscale, apprend-on auprès d'une source bien informée de la Gendarmerie nationale. Selon la même source, le dénommé G. M., âgé de 43 ans, a été écroué, alors que G. R., 36 ans, gestionnaire de la société la World Med, située à la cité Sidi M'cid, sur les hauteurs de l'est de la ville des Ponts, son adjoint D. R., 32 ans, et le quatrième associé répondant aux initiales A. B., 44 ans, ont été mis en liberté provisoire. Notons que l'enquête a été déclenchée suite à des informations parvenues aux services de la Gendarmerie nationale qui ont remonté l'affaire pour mettre fin aux agissements des quatre suspects. Ainsi, les investigations effectuées par les éléments de la gendarmerie ont permis l'arrestation des quatre associés, le 11 avril en cours. Ladite enquête a révélé que la Spa en question a acquis, depuis l'année écoulée 2006, une quantité de psychotropes de marque Rivotril, estimée à 101 153 boîtes qui contenaient 4 046 120 comprimés, l'équivalent de 1,3 milliard de centimes auprès du Laboratoire pharmaceutique algérien de Constantine. L'acquisition n'a pas été déclarée auprès des services des impôts. Cette grande quantité a été vendue à un réseau de narcotrafiquants qui active à l'ouest et au sud du pays. L'inculpé, G. M., a avoué qu'il a écoulé la marchandise à l'ouest et au sud du pays sans pour autant divulguer les noms des acheteurs et des villes. Il s'avère que lui-même est un consommateur de psychotropes. Selon notre source, l'enquête est toujours en cours pour démanteler les autres membres de ce réseau. Rappelons que c'est la deuxième fois qu'un scandale de ce genre ébranle la ville des Ponts. Le premier remonte à l'an 2005, quand la célèbre affaire de Digromed a été révélée suite aux investigations de la Gendarmerie nationale. Akila Benabdesselam