Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
“Le journaliste peut contribuer à la consécration de la démocratie à travers un travail professionne Conférence de Mohamed Meziane sur la communication et la déontologie
“La communication, l'éthique et le village planétaire”, tel est l'intitulé de la conférence donnée, jeudi dernier, par l'universitaire Mohamed Meziane. Cette rencontre à la Faculté centrale d'Alger, et qui a réuni des étudiants et des enseignants, porte le même titre que l'ouvrage qui vient de paraître. Comme préambule à ses propos, Mohamed Meziane a souligné qu'il existe actuellement une confusion dans l'utilisation de quelques notions comme l'éthique, la déontologie, la communication, l'information, la propagande… Au sujet du manquement à l'éthique journalistique, concept apparu, selon le conférencier, au XVIIe siècle, la responsabilité incomberait “à l'entreprise économique qu'est un journal et non pas au journaliste. Car cette entreprise se soucie peu de l'éthique, seul le gain lui importe. L'économie est le principal moteur d'un journal”, a notamment affirmé l'enseignant. En Algérie, a-t-il poursuivi, les résultats escomptés n'ont pas encore été atteints. Il dira à ce propos qu'il y a encore confusion entre le commentaire et l'information. À ce titre, il a cité la célèbre formule de Beuve-Mery, fondateur du quotidien français Le Monde : “Le fait est sacré, l'opinion est libre.” Cette séparation indispensable reste la principale préoccupation de la presse algérienne actuellement. L'universitaire a souligné qu'“il n'est pas du devoir du journaliste de défendre la démocratie, mais de contribuer à sa consécration à travers un travail professionnel”. Le conférencier a précisé qu'“il n'est pas du devoir du journaliste de défendre la démocratie, mais de fournir des informations aux lecteurs”. “Le journaliste peut contribuer à la consécration de la démocratie, à travers un travail professionnel qui sera évalué par les lecteurs et non par le pouvoir”, a-t-il précisé. Il a ajouté que la presse nationale, aussi bien publique que privée, vit “une sorte d'ébullition” du fait que ce secteur “vit une période d'évolution qui lui a permis tous les dépassements”. Il a déploré que certains journaux “véhiculent une certaine malhonnêteté intellectuelle, alors que d'autres se basent sur des objectifs partisans”. Ceci intervient, selon lui, “à une période où le système médiatique algérien a grandement besoin d'accéder à l'étape de maturité”, estimant nécessaire la distinction entre critique et diffamation dans le travail du journaliste. Evoquant les droits sociaux des journalistes, le Dr Meziane a fait observer qu'“il est temps de revoir le cadre législatif de l'information, notamment la loi sur l'information”. Cette révision constitue un défi en ce sens qu'elle doit notamment dépénaliser les délits de presse, a-t-il estimé en ajoutant, à ce titre, que cette mesure lèverait le spectre de la sanction qui inhibe la production journalistique. La modification de ce volet précis de la loi sur l'information permettrait de “mettre en place de nouvelles dispositions juridiques s'inscrivant dans l'esprit de la liberté d'expression à travers l'installation, au niveau du tribunal, d'une chambre de traitement des délits de presse dirigée par des magistrats spécialisés et des experts en la matière, ainsi qu'en garantissant des procès équitables aux journalistes mis en cause”. Samir Benmalek/APS