La cellule des artificiers, dépendant de la sûreté urbaine de la wilaya d'Alger, a été créée en 1994, au moment où les attentats à la bombe devenaient trop fréquents dans la capitale. Depuis cette époque, les artificiers ont réussi à épargner, en désamorçant à temps des engins explosifs, des milliers de vies humaines, parfois au sacrifice de leur propre vie. Le regard de O. D. s'embue de larmes à l'évocation de son collègue Krimo, mort en 1996, alors qu'il s'apprêtait à désactiver une bombe mise dans une caisse. Il se trouvait tout près de l'objet suspect quand un terroriste surgit d'une ruelle adjacente et a actionné le mécanisme de l'explosif à distance. C'est la seule perte enregistrée jusqu'alors parmi les membres de l'équipe. “Mais, les accidents de travail sont monnaie courante”, reconnaît le commissaire D. A. Les hauts risques du métier n'ont pourtant pas découragé ces artificiers à poursuivre leur carrière professionnelle dans la voie qu'ils s'étaient préalablement tracée. Une persévérance qui a grandement participé à déjouer les attentats terroristes. Et pour cause, l'équipe de O. D. est parvenue, au gré des innombrables manipulations des engins explosifs fabriqués par les groupes armés, à se forger une solide expérience en la matière. Une expérience sollicitée, d'ailleurs, par des services de sécurité européens. Il n'en demeure pas moins que les artificiers bénéficient de cycles réguliers de formation, “afin de s'adapter aux nouvelles techniques utilisées par les terroristes”, expliquent nos interlocuteurs. S. H.