Comment gérer le facteur humain et prévenir contre les risques d'accidents dans l'aviation militaire, particulièrement l'aviation du transport tactique ? Telle a été la question principale qui est revenue, lors du séminaire qui s'est tenu hier à la base aérienne de Boufarik. Une manifestation à laquelle ont participé quelque 300 officiers et élèves-pilotes et, fait nouveau, la presse nationale. Dans leurs communications, les pilotes, jeunes et moins jeunes, ont abordé différents volets, les facteurs humains, le rôle et les qualités de l'instructeur, la primauté de “l'intérêt général” de l'équipage sur les intérêts personnels, les apports déterminants de “l'éveil” et de “l'attention”, la nécessité de l'organisation, de la formation et du recyclage, la mise à jour de la documentation aéronautique, ainsi que l'exigence du partage de l'information. Des thèmes qui se complètent en fait et qui, tous, visent le même objectif, celui de la sécurité des vols grâce à la “synergie de l'équipage”. Selon le lieutenant-colonel Salim Djebien, celle-ci “se construit et s'entretient” sous l'impulsion du commandant de bord, qui joue le rôle de “leader”. De son côté, le lieutenant-colonel Rachid Benyellès a rappelé que “la sécurité prévaut aujourd'hui dans l'aviation”. L'officier a en outre affirmé que pour atteindre un bon niveau de sécurité, il faut arriver à la “prédominance de l'équipage sur le super pilote”, qui renvoie notamment à la formation d'un “groupe structuré” où la cohésion apparaît comme “un atout majeur en cas de difficulté ou de danger”. “Tout groupe a besoin d'un leader”, a soutenu l'intervenant, en révélant que l'idéal est de parvenir à “la prise de décision du commandant, avec l'aide et la participation active des autres membres de l'équipage”. M. Benyellès a également insisté sur “la reconnaissance des efforts” après un bon vol, avant de conclure : “La résistance et la reformulation de ses doutes ou de sa critique sont une des clés de la sécurité.” Une vérité qui, de l'avis du commandant Habib Hamadouche, s'ajoutera à celle de “la documentation et de sa mise à jour” par moyen de bulletins, de suppléments, de “Notam”, d'instructions de vol, de circulaires, etc. “Il n'y a pas de définition claire de la sécurité”, a averti plus loin le commandant Hamadache Maloume, en précisant : “Il n'existe aucune victoire définitive dans la bataille de cette sécurité.” Une manière de confirmer la nécessité de se focaliser et sur “la prévention” et sur “la formation”. Le séminaire a été suivi d'un point de presse animé par le général Mahmoud Laraba, commandant de la base aérienne de Boufarik. “Les séminaires sur la sécurité des vols sont permanents. Ils visent à sensibiliser le personnel sur cette sécurité et à leur rappeler les consignes premières, pour éviter des incidents ou des accidents à l'avenir”, a-t-il déclaré. Le général Laraba a reconnu que grâce à des équipages “jeunes et compétents”, la base de Boufarik n'a pas connu “beaucoup d'incidents”. Le responsable militaire a, par ailleurs, expliqué aux journalistes que “les vols tactiques, des vols opérationnels à basse altitude” impliquant parachutage et autres charges, demandent “une grande concentration” et servent à “la préparation aux combats”. Concernant la base aérienne proprement dite, le général Laraba a indiqué qu'elle est la “principale” base de transport en Algérie, qui abrite à la fois des avions transportant le personnel et le fret et les vols tactiques, et plusieurs escadrons, dont les escadrons de liaison légère et même un escadron transportant le président de la République et des ministres. La base aérienne de Boufarik, qui dispose d'un centre de formation pour les pilotes et techniciens, effectue des “vols réguliers” sur l'ensemble du territoire, qu'elle réalise de nombreux exercices de simulation “de pannes, d'incidents”, qu'elle intervient dans les “évacuations sanitaires” et les “missions de recherche, de reconnaissance et de photographie”. H. Ameyar