Le ministère a élaboré un programme afin d'arriver dans les prochaines semaines à dispenser des enseignements de tolérance dans les lieux de culte à travers tout le territoire national. Une campagne de sensibilisation contre le discours religieux extrémiste vient d'être lancée par le ministère des Affaires religieuses en réaction aux attentats suicide ayant ciblé le 11 avril dernier le Palais du gouvernement et un commissariat à Bab-Ezzouar. Menée par des cadres du ministère, cette campagne a également pour objectif, nous apprend M. Tamine, directeur de la communication au département de Ghoulamallah, de diffuser une fetwa de l'instance nationale des fetwas, référence religieuse en Algérie condamnant les attentats à l'explosif et suicide qualifiés de “contraires aux recommandations de l'islam qui est une religion de tolérance, de paix et de stabilité”. Le ministère a choisi d'entamer cette mission par l'est du pays pour arriver dans les prochaines semaines à dispenser ces enseignements de tolérance et à faire part de son refus de la violence dans les lieux de culte à travers tout le territoire national. “À Alger, nous avons pris l'initiative d'organiser une conférence lundi passé à Dar El-Imam animée par le conseil scientifique de la wilaya d'Alger pour dénoncer le terrorisme et transmettre à l'opinion internationale le message que l'islam n'a rien à voir avec les attentats suicide. Cette conférence a regroupé plus de 1 000 hommes de culte et a été sanctionnée par un communiqué final”, indique M. Tamine qui précise qu'une autre rencontre du genre a eu lieu à Aïn Defla. Selon notre interlocuteur, la situation “dans les mosquées est maîtrisée. Des directives ont été données pour lutter contre ce phénomène”. Dans ce sens, des textes de loi sont en voie de finalisation pour combler le vide juridique dont souffre l'enseignement coranique dans notre pays, responsable souvent d'une interprétation hasardeuse et dangereuse des versets du Coran. Cette mesure vient “pallier les lacunes pouvant être exploitées par certains groupes à d'autres fins”. Au ministère des Affaires religieuses, on pense que le fait que cette question n'ait pas été prise en charge convenablement par l'Etat a entraîné l'émergence d'une pensée religieuse extrémiste. Pour ce qui des élections législatives, M. Tamine soutient que tous les agents de l'administration de culte candidats à la députation ont été mis en congé forcé pendant la campagne électorale qui s'ouvre aujourd'hui. “Les choses sont claires. Il est strictement interdit d'utiliser la mosquée comme tribune à des fins partisanes”. Enfin, abordant la propagation du phénomène de la pédophilie dans les mosquées algériennes, le responsable de la communication au ministère des Affaires religieuses affirme que les mis en cause sont sanctionnés et traduits devant la justice. Quant aux mesures de prévention, il pense que le meilleur rempart contre ce genre de pratique est la dénonciation par les victimes et leurs parents. Nissa Hammadi