Le ministère des Affaires religieuses compte lancer une campagne de sensibilisation de la population contre l'assassinat des imams, apprend-on auprès du directeur de la communication M. Tamine. Cette initiative vient en appoint aux efforts des services de sécurité qui, selon lui, “n'attendent pas l'intervention du ministère des Affaires religieuses pour prendre les mesures nécessaires dans le sens de la protection des religieux". Interrogé sur la nature de ces mesures, M. Tamine répond que “ce n'est pas un dispositif d'ordre particulier, mais l'assurance d'une sécurité autour des lieux de culte”. Selon lui, le ministère des Affaires religieuses ne “peut rien faire à lui seul” et que la lutte contre le discours extrémiste et le terrorisme “est une affaire de tous : l'école, la rue et le mouvement associatif doivent s'impliquer”. Pour ce qui est de l'assassinat, il y a quelques jours, de l'imam de la mosquée Okba-Ibnou-Nafâa d'Oum El-Bouaghi, le département de Ghoulamallah s'est constitué partie civile, souligne M. Tamine tout en ajoutant que le ministère “demande à la justice l'application stricte de la loi”. Commentant la pétition adressée par les imams au ministère des Affaires religieuses, sollicitant plus de protection, le directeur de la communication à ce niveau pense que “c'est une action beaucoup plus politique. Pour notre part, nous sommes de leur côté, pourvu qu'ils s'éloignent de l'extrémisme”. Il rappelle que le cadre réglementaire “existe” et que le code pénal “stipule que chaque fonctionnaire doit être protégé dans l'exercice de ses fonctions. En dehors de ce texte de loi, il y a le statut particulier des hommes de culte qui va dans ce sens”. À noter que la pétition en question a été signée par les imams qui ont assisté aux obsèques du défunt, exerçant dans quinze wilayas du pays, en l'occurrence Constantine, Tébessa, Khenchela, Oum El-Bouaghi, M'sila, El-Tarf, Annaba, Béjaïa, Souk-Ahras, Jijel, Tamanrasset, Ghardaïa, Guelma, Skikda, Adrar et Alger. Nissa Hammadi