La Ligue des droits de l'homme (LDH) rend responsable le candidat de droite à la présidence Nicolas Sarkozy, ancien ministre de l'Intérieur, d'une “régression continuelle des libertés” dans l'édition 2007 de son “état des droits de l'homme en France”. “La politique législative de course au sécuritaire à dominante xénophobe sacrifie au report de voix d'extrême droite les droits des étrangers, l'humanité élémentaire et, au bout du compte, les libertés de tous”, écrit Jean-Pierre Dubois, président de la LDH dans ce bilan. Nicolas Sarkozy, qui était ministre de l'Intérieur jusqu'en mars, est l'auteur d'une loi votée l'an dernier qui durcit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France. “L'année 2006, plus encore que les précédentes, fut une très mauvaise année pour les étrangers vivant sur le sol français”, écrit M. Dubois. “La chasse aux sans-papiers s'est intensifiée au rythme de la précampagne présidentielle du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, avec son volet chasse aux enfants particulièrement insupportable.” Pour la LDH, le gouvernement et la majorité sortants ont “pensé plus encore en 2006 qu'auparavant, leur politique migratoire sur la base de calculs électoraux dangereux pour les libertés démocratiques”. Elle se félicite en revanche de l'avènement en 2006 de “résistances symboliques mais aussi militantes”, saluant notamment le combat du Réseau éducation sans frontières (RESF) pour protéger les familles sans papiers grâce au “recours légitime à la désobéissance citoyenne”. Des familles françaises et des personnalités ont caché en 2006 des enfants d'immigrés appartenant à des familles menacées d'expulsion. Le mouvement de solidarité avait aussi amené le ministère de l'Intérieur à réexaminer quelque 30 000 dossiers de régularisation, mais seuls moins de 7 000 ont finalement été acceptés. R. I./Agences