Nicolas Sarkozy, candidat de la droite à l'élection présidentielle française qui se déroulera demain, a adressé une lettre qui suscite la polémique au président du Clan – Comité de liaison des associations nationales de rapatriés (pieds-noirs d'Algérie, organisation non représentative). Dans sa lettre de réponse à la liste de revendications que le Clan lui avait fait parvenir au nom d'un collectif d'associations de rapatriés harkis et pieds-noirs, le candidat de l'UMP Sarkozy tente de rejouer la tactique de la « drague » envers les milieux les plus rétrogrades issus de l'extrême droite dans les milieux pieds-noirs. Pour le candidat Sarkozy, il n'est plus question du traité d'amitié, promettant monts et merveilles aux « rapatriés d'Algérie », usant d'une rhétorique nostalgique et électorale. Les réactions en France n'ont pas tardé. La Ligue des droits de l'homme française (LDH) a condamné ces propos, évoquant « l'arrogance » de Sarkozy qui, dans ses propos, veut réhabiliter l'organisation terroriste OAS et « passer sous silence les autres victimes, qu'elles soient françaises ou algériennes, notamment les 2400 victimes civiles et militaires attribuées à l'OAS ». Pour la LDH, « revenir à la vision unilatérale et partiale de la guerre d'Algérie qui est sous-jacente à cette lettre » n'est qu'une manière de « réécrire l'histoire » de la France « pour complaire à une poignée de nostalgiques et d'affirmer un réel mépris à l'égard de toutes les autres mémoires ». Pour la Ligue des droits de l'homme française, il reste difficile d'imaginer qu'un candidat à la présidence de la France puisse – notamment dans le cadre de ses fonctions gouvernementales – intervenir, comme il le dit dans sa lettre, dans le fonctionnement de la Commission nationale de désendettement des rapatriés (CNAIR) pour en suspendre les travaux le temps de la campagne. Pour Sarkozy, la pêche dans les eaux troubles de l'extrême droite n'a aucune limite. Cette lettre qu'El Watan reproduit le prouve amplement.