Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) s'est, une nouvelle fois, vu contraint de sortir de son mutisme pour apporter des “éclaircissements nécessaires à l'opinion publique” suite aux déclarations, toujours aussi “enflammées”, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, faites mercredi lors du forum d'El Moudjahid. Dans son intervention hier matin sur les ondes de la Chaîne III, Hamid Haddadj, tout en affirmant “ne pas vouloir répondre à quelque personne que ce soit”, a qualifié la sortie médiatique du MJS de “regrettable”. Entamant sa “plaidoirie” par le sensible volet financier, Haddadj a réfuté ce que Guidoum a qualifié de “gestion opaque”. “Ce n'est pas la première fois qu'il y a une déclaration du genre. Or, la réalité est tout autre. Depuis au moins cinq ans, la gestion des ressources financières de la FAF, que ce soit celles émanant de fonds publics, de recettes de sponsors ou de droits TV, est suivie de près et reste très transparente. Cette gestion est même encadrée et suivie par d'éminents experts financiers connus sur la place d'Alger. Ils remettent très fréquemment des rapports conformément à la transparence que requiert la gestion de fonds publics”, dira, sur ce point, Haddadj, soulignant même avoir “applaudi la présence d'inspecteurs de l'IGF dans nos bureaux depuis la saison 2005/2006”. Le second point “traité” par Haddadj est celui relatif à une question, d'après ses propos, “dépassée”, à savoir celle ayant trait à la fameuse dépense des 23 milliards pour l'acquisition d'un nouveau siège. Haddadj a surtout tenu à préciser que contrairement à ce qu'a annoncé le ministre, “la subvention étatique se fait à titre annuel et non pas suivant les saisons footballistiques”. “D'ailleurs, la seconde tranche de 165 millions de centimes dégagée le 8 décembre 2005 entre dans ce cadre. Autrement dit, au titre de l'année 2005 et non pas de la saison 2005/2006. Ce qui confirme que la FAF n'a pas reçu d'argent du MJS pour 2006. Les inspecteurs de l'IGF sont là pour en témoigner”, argumentera le président de la fédération, pour lequel “il n'y a aucune opacité, mais plutôt un trop-plein de transparence”. Profitant de l'occasion pour faire part de sa grande surprise liée à l'information faisant état de l'octroi d'un terrain à Koléa pour y construire un centre de formation, de même pour “le centre de Sidi Moussa dont bénéficieront les moins de dix-sept ans en perspective de la CAN-2009 qu'abritera l'Algérie”, Hamid Haddadj n'a, par ailleurs, pas manqué de revenir sur le dossier de la DTN. “Je m'inscris en faux contre ceux qui veulent faire porter la responsabilité à la seule FAF. Idem pour tous les autres problèmes dont souffre le football national. Nous sommes tous responsables”, dira-t-il. Et de renchérir : “Ce n'est ni la FAF ni son président qui ont créé ce problème de la DTN. Nous avons, au contraire, applaudi cette nomination (ndlr, de l'Allemand Peter Schnittger) en son temps. Mais nous nous en sommes démarqués dès que nous avons constaté des problèmes. Figurez-vous que ce technicien n'a remis aucun document à la FAF. Encore moins un plan de développement. Je ne vois d'ailleurs pas ce qui l'en empêche.” À cette sortie virulente de Haddadj qui n'a, en outre, pas omis de déclarer que “ceux qui portent le maillot de l'EN sont des Algériens”, allusion aux propos de Guidoum qui les a qualifiés de “produit de la formation européenne”, l'ex-président de la FAF et actuel membre de l'exécutif de l'Union arabe, Mohamed Raouraoua en l'occurrence, a mis son grain de sel en décochant des flèches à l'endroit de son meilleur ennemi, le MJS. Sollicité pour évoquer la question du faux scandale qu'ont voulu créer les Saoudiens après leur élimination par l'ESS en Coupe arabe, Raouraoua a carrément remis en cause les choix du MJS. “Ce n'est pas avec la venue, avec éclat, d'un technicien qui a fait son temps sur le continent qu'on va améliorer ou changer les choses”, estimera-t-il. Et d'ajouter : “Ceux qui parlent de formation ne savent vraiment pas de quoi il s'agit, car ils confondent fédération et clubs. Il n'y a pas de fédération au monde qui forme des joueurs.” Raouraoua a aussi parlé, en ce sens, de “retour à la préhistoire”, allusion à la démarche de Guidoum. A. Karim