RESUME : Plusieurs semaines passent. Aziza semble aller mieux. Elle continue à se rendre chez la psy. Dalila manque de se quereller avec cette dernière. Elle ne comprend pas pourquoi elle refuse de laisser Aziza retourner en classe. Elles rentrent à la maison. Aziza est confiée à Hamida, le temps de l'absence de Dalila. Hamida lui donne une bande dessinée qui la met dans tous ses états… Ce sont les pleurs de Aziza qui la pousse à regarder. Hamida lui arrache des mains les quelques pages de la bande dessinée qu'elle n'a pas encore déchirées. - Hé, du calme ! lui ordonne-t-elle. Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi pleures-tu ? - Le livre, sanglote la fillette. - Il ne te plaît pas ? Ce n'est pas une raison pour que tu en fasses des confettis ! dit Hamida, fâchée. Il n'est pas à moi ! Mais à mes frères… - Je l'ai déjà lu, réplique Aziza. La nuit où… la nuit où… Il n'était pas à moi… il était à ma copine, je devais le lui rendre ! - Elle doit savoir qu'il est arrivé malheur, dit Hamida. Elle ne doit pas t'en vouloir. Ces choses-là sont vite pardonnées et oubliées dans ce genre de situation, ajoute-t-elle pour la réconforter. - Et si elle était morte ? - Rien ne prouve qu'elle le soit, la rassure Hamida. Tu sais, il y a eu des survivants. - Je ne l'ai pas vue au centre, se rappelle Aziza en pleurant toujours. Je suis sûre qu'elle est morte. - Non, non, moi, je suis sûre du contraire, affirme la jeune fille. Si tu veux, on n'a qu'à écrire, pour avoir des renseignements ! Avec un peu de chances, on saura où elle vit maintenant ! - C'est vrai ? Tu ferais ça pour moi ? - Bien sûr… Dans le tiroir de la commode, il y a du papier à lettres et des enveloppes, dit Hamida en lui montrant le tiroir. Apporte-les. Je vais écrire tout de suite la lettre au commissariat de ta région ! Aziza l'assiste dans l'écriture. Elle lui donne les nom et prénom de sa camarade de classe, le nom du village. Son regard est plein de reconnaissance lorsqu'elles ont fini. Alors que Hamida ferme l'enveloppe, elle lui saute au cou. La jeune fille réalise combien Aziza ne cesse de penser au passé et à tout ce qui l'avait composé. - Merci, merci… - De rien… Seulement, à partir d'aujourd'hui, je veux te voir sourire plus souvent et plus jamais de larmes ! lui ordonne Hamida. Tu n'es pas bien avec nous ? - Si, si… C'est mieux que le centre mais ce n'est pas aussi bien qu'avec ma famille, ajoute-t-elle. - Je comprends, dit Hamida, en la prenant dans ses bras pour l'emmener à la salle de bains. Chéris tous les beaux souvenirs que tu as d'eux ! La famille, c'est irremplaçable, reconnaît-elle. Seulement, maintenant, tu fais partie de la nôtre ! Tu sais, j'ai toujours voulu avoir une petite sœur ! - Moi aussi ! Hamida la regarde se rafraîchir le visage. Elle lui peigne les cheveux et les lui tresse. Lorsqu'elles sortent de la salle de bains, elles tombent sur Dalila. Celle-ci remarque leur complicité. Elle sourit. - Tu as fait vite, dit Hamida. - Oui, c'était juste une petite course. Et comme j'avais besoin de marcher, réplique Dalila. Où sont tes frères ? - Ils regardent la télé… - Je vais leur parler, dit Dalila en allant au salon. En fait, elle a besoin de leur coup de main. Ils rangent le salon et accrochent des ballons en forme de cœur. Elle était sortie acheter un gâteau et un cadeau. Dès que Saïd arrive, elle surprend Aziza. Pour la deuxième fois, elle pleure à chaudes larmes. Elle a complètement oublié que c'est son anniversaire. Toutes leurs petites attentions lui rappellent combien sa famille lui manque. - Allez, fais un vœu ! la prie Hamida. La fillette ferme les yeux, se demandant si son vœu peut vraiment se réaliser. Car il relève de l'impossible… A. K. (À suivre)