La région de Sig qui relève administrativement de la wilaya de Mascara tire sa vocation de l'oliéculture et on affirme même à tort ou à raison qui n'est pas sigois, celui qui ne s'adonne pas à cette activité, car, outre les multiples conserveries qui pullulent sur le territoire de cette commune, ils sont des centaines de ménages à préparer à l'intérieur de leurs habitations ce produit dont ils sont devenus des spécialistes. Le prix de cet aliment très prisé ne cesse de grimper, notamment en période estivale qui coïncide avec la célébration d'heureux évènements ou tout au long du mois du Ramadhan. Les prix pratiqués varient en fonction de la qualité des olives qui se distinguent par leur calibrage et leur couleur, les noires, les vertes, les violettes et les dénoyautés. Selon certains propriétaires de conserveries, les meilleures variétés sont destinées à l'exportation sous le label La Sigoise. L'oliéculture constitue une source de création d'emplois et un motif de satisfaction pour la population de Sig dont une grande partie vit essentiellement de ce secteur. En effet, il y a des emplois permanents, des saisonniers que les producteurs sollicitent pour la campagne, laquelle s'étend sur une période de 6 mois. Dans ce contexte, la gent féminine est la plus utilisée dans les confiseries car le travail est âpre et nécessite une grande maîtrise manuelle et surtout de la patience. Mais ce qui motive le plus les confiseurs à opter pour la main-d'œuvre féminine est l'absence de revendications de ces ouvrières de leurs droits relatifs aux salaires, à l'assurance, au congé et autres primes. Ces femmes sont exploitées puisqu'elles travaillent de l'aube au crépuscule pour un salaire inférieur au smig et ne sont pas déclarées à la caisse des assurances, donc non assurées. Ces travailleuses viennent souvent des communes avoisinantes en l'absence de main-d'œuvre locale. La région de Sig est dominée par les oliveraies qui s'étendent à perte de vue sur plusieurs centaines d'hectares aux extrémités des 4 coins de la ville exploitées par les EA, les EAI et le privé mais dont la production globale s'avère insuffisante pour satisfaire les besoins des confiseurs et autres propriétaires de conserveries obligés de s'approvisionner au niveau des autres communes. De ce fait, ils négocient avec les propriétaires des oliveraies pour louer la production sur pied et le contrat moral s'étale parfois sur plusieurs années, une pratique bien souvent décriée par les religieux car nul ne peut prévoir ce que peut lui réserver l'avenir. A. B.