Certains pharmaciens louent, carrément, leurs diplômes au profit de tierces personnes qui n'ont rien à avoir avec le métier de pharmacien. Le secteur pharmaceutique dans la wilaya d' El Oued connaît, depuis quelques années, une déliquescence des plus importantes. L'absence de pharmaciens qualifiés, la vente de médicaments non conformes aux critères pharmaceutiques ou encore l'escroquerie, sont autant de facteurs qui freinent la bonne marche d'un secteur dit “sensible”. Selon des sources bien informées, 20% des pharmaciens exerçant dans la région ne pratiquent pas leur métier. Pis, certains d'entre eux louent, carrément, leurs diplômes au profit de tierces personnes qui n'ont rien à voir avec le métier de pharmacien. Infirmiers, chômeurs ou simples agents, ils sont plus d'une vingtaine à exercer ce métier, pourtant très “sensible”. En effet, le syndicat des pharmaciens privés a, lors d'une réunion tenue dernièrement à El Oued, dénoncé énergiquement ce genre de pratiques. Pour ces derniers, les pharmaciens mis en cause pratiquent la vente de médicaments non autorisés apportés de la Tunisie de façon illégale, à savoir des psychotropes, des médicaments destinées aux femmes enceintes ou encore des médicaments dermatologiques, pour ne citer que ceux-là. Ces produits sont vendus à des prix exorbitants coûtant jusqu'à 60% plus cher que ceux pratiqués en Algérie, car ils sont en rupture de stocks. Le même syndicat, à travers son porte- parole, ne s'arrête pas en si bon chemin, pour dénoncer ces “pseudos pharmaciens.” Selon eux, ces derniers sont allés jusqu'à tricher avec leurs clients. En effet, ils ont trompé des malades, notamment, ceux souffrant de la grippe en les vaccinant avec une solution d'Aspegic au lieu de leur injecter un antigrippal. Les malades payent en retour 600 DA, alors que ce vaccin n'est nullement conforme et coûte, à vrai dire, 180 DA seulement, explique le syndicat. Le bureau régional du Conseil de l'ordre des pharmaciens basé à Batna, qui couvre les wilayas du sud-est (cinq au total) a également abordé le problème lié à la vente illicite des médicaments ainsi que le phénomène de sous-location des diplômes de pharmacien à de tierces personnes. Le Conseil de l'ordre s'est montré stupéfait de l'existence d'officines qui ouvrent de nuit et ce, selon le conseil, sans que cette autorisation vienne à l'encontre de la réglementation en vigueur régissant la profession. Pour remédier à cet état des lieux ponctué par une anarchie indescriptible, le conseil suggère le recours au système de permanence à assurer de nuit par rotation. Dans le même ordre d'idées, le syndicat des pharmaciens d'officine a demandé la révision de la cartographie d'ouverture d'officines dans des zones sous peuplées et donc non rentables sur le plan commercial, comme le syndicat a tenu à rappeler, enfin, l'interdiction d'ouverture d'annexes de pharmacies Khaldi B.