Le dernier meeting du Rassemblement national démocratique (RND), consacré dernier jour de la campagne électorale, s'est déroulé hier après-midi à la salle omnisports de Staouéli, dans la capitale, à une vingtaine de kilomètres du centre d'Alger. Le secrétaire général du Rassemblement, Ahmed Ouyahia, a fait son entrée dans une salle en effervescence, en saluant “nass el-assima” (gens de la capitale). “Nous vous disons que l'Algérie construit, édifie, que l'Algérie est celle des immeubles, des routes et des universités et l'Algérie qui renoue avec le sourire”, a soutenu ce dernier. Et pour mieux condamner le double attentat terroriste du 11 avril qui a ciblé la capitale, M. Ouyahia a affirmé : “Nous avons cassé le terrorisme. Nous avons éliminé le GIA et nous ferons la même chose avec al-Qaïda.” Pour le chef du RND, “le pays bouge” et a mobilisé de grands moyens en 5 ans pour la relance économique, grâce au président Bouteflika, “le Président de tous les Algériens et Algériennes”, même ceux “qui ne sont d'aucun parti politique”. L'intervenant a également attesté que “l'Algérie cherche comment produire davantage”, tout en plaçant les 140 propositions du RND dans le cadre de l'alliance présidentielle. “Ces 140 propositions ne sont pas des propositions d'opposition, mais visent à contribuer à la lutte contre le chômage et le sous-développement”, a-t-il dit. Non sans insister sur le fait que cette offre n'est ni “démagogie ni poésie”. La preuve, a-t-il ajouté, ces propositions ont pour but d'aider à “résorber la crise du logement dans la capitale, créer des postes de travail, faire fructifier le marché” et même à soutenir des catégories de la population, à l'exemple des “fonctionnaires” et du “pauvre”. M. Ouyahia a cependant invité les citoyens à faire preuve d'imagination et de civisme pour régler leurs problèmes “sans toujours attendre l'Etat”, d'autant que “l'Algérie n'aura pas toujours du pétrole”. Il a, par ailleurs, demandé que soient situées clairement les responsabilités des dirigeants locaux, en référence à la prochaine révision du code communal et de wilaya. “Les responsables doivent rendre des comptes”, a-t-il renchéri. Concernant l'économie de marché, Ahmed Ouyahia s'est dit opposé à “l'import-import” et a marqué sa préférence pour la “mise à niveau des entreprises” où “l'argent doit être bien utilisé”. “Si nous encourageons les investissements et nos entreprises, nous pourrons alors relancer l'économie nationale”, voire “faire plus”, a déclaré le numéro un du RND. L'autre thème abordé par ce dernier se rapporte à celui de la sécurité, particulièrement à la lutte contre “le terrorisme des bandits” et “la mafia des kidnappeurs”. Une lutte qui devrait impliquer, selon lui, “l'Etat et les citoyens”. “El-beylik est fini avec le départ des Turcs… Bouchkara est parti avec Bigeard”, a relevé M. Ouyahia, avant d'ajouter : “Ne laissons pas les araignées qui risquent de se transformer en terroristes.” Parmi les autres priorités de ce parti, figurent la relance culturelle, la valorisation des compétences et de “l'élite”, ainsi que la défense de la presse nationale, cette “arme entre les mains de l'Algérie” qui est capable de “dénoncer la corruption”. Le responsable du RND n'a pas manqué de critiquer le parti pris de la chaîne Al-Jazeera en appuyant l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie. “Aujourd'hui, sommes-nous prêts à construire l'Algérie ?” s'est-il interrogé en refusant plus loin que la réconciliation nationale et la révolution de Novembre 54, qui “n'est pas celle d'un parti”, deviennent “un fonds de commerce”. H. Ameyar