Si le règlement de la crise du lait doit passer par l'augmentation de la production nationale, les services de l'agriculture doivent jouer leur rôle, pour que les vaches laitières importées ne soient pas détournées vers les… abattoirs. Dans le cadre du programme national d'importation des génisses pleines, la chambre de l'agriculture de la wilaya de Constantine a transmis 400 dossiers à la tutelle après une étude approfondie de 600 dossiers. Ainsi, la chambre nationale d'agriculture devra donner son aval pour l'importation de 6 000 têtes ovines afin de combler le déficit enregistré dans cette filière. Les futures bénéficiaires comptent donner un nouveau souffle à la production laitière au niveau de la wilaya de Constantine, qui n'a pas dépassé le seuil de 50 millions de litres l'année dernière. par ailleurs, les éleveurs, au nombre de 2 500, ont évoqué plusieurs entraves ayant freiné l'amélioration de la production. Il s'agit, selon leurs propos, de l'absence sur le marché de la nutrition animale en quantité suffisante. “Vendu à 350 DA la botte, le fourrage et le foin se font rares du fait de la cherté des semences qui sont également importés”, nous ont affirmé quelques éleveurs. Cette pénurie a influé négativement sur le rendement des bovines laitières locales qui ne produisent que 13 litres de lait par jour au lieu de 30 litres comme il se fait normalement. Ceci explique que les bovins, qui constituent 80% du cheptel, ont un potentiel très faible, donc un rendement laitier en deçà de la demande. À cela s'ajoute la faiblesse de la collecte du lait, chose qui rend difficile la maîtrise de l'ensemble de la chaîne de la filière lait. Le déficit des performances zootechniques est considéré, également, comme l'un des facteurs freinant le développement de cette filière. L'intégration des ingénieurs agronomes dans le staff technique des exploitations laitières est plus qu'inéluctable pour remédier aux défaillances existantes en matière de production. Reste à savoir si l'importation des 6 000 têtes au profit des éleveurs de la wilaya réglera les problèmes du secteur. Car, c'est un secret de polichinelle de dire que la majorité des vaches laitières importées au cours des années écoulées ont été orientées tout simplement aux abattoirs de la ville au su et au vu des instances concernées qui n'ont pas bougé le petit doigt pour interdire ce comportement de la part de certains éleveurs. Madani R.