Assurance n C'est ce qu'a affirmé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, hier, lors de l'ouverture des travaux portant sur l'évaluation de l'état de mise en œuvre du Plan national de développement agricole et rural (Pndar). «Les prix de certains produits de base comme la semoule et la farine n'augmenteront pas», a assuré le représentant du gouvernement à l'occasion de ces travaux tenus au siège de son département ministériel. Idem pour le lait qui vient de connaître sa enième crise de distribution. A ce propos, le Dr Barkat a indiqué que l'Etat s'est engagé à subventionner les transformateurs de lait. «Nous continuons à soutenir la production du lait cru car, pour le moment, il est préférable de soutenir le lait que la poudre», estime-t-il. Cependant, l'Algérie devrait, souligne-t-il, s'adapter aux nouvelles donnes à l'origine des hausses des cours de ces produits sur les marchés internationaux. «Certes, on doit aider le ménage moyen pour qu'il ne souffre pas des prix, mais la solution durable est que le produit soit disponible en permanence», a-t-il expliqué. Les besoins nationaux sont estimés à 55 millions de quintaux, alors que la couverture nationale en terme de production tourne, d'après le premier responsable de l'agriculture, autour de 43% seulement. Par ailleurs, dans sa perspective de trouver une formule pour mieux gérer le marché national, le ministre de l'Agriculture évoquera la stratégie adoptée par son département récemment, à savoir l'installation des offices pour chacun de ces produits de large consommation. Il s'agit, en l'occurrence, de l'Office du lait qui se chargera de la régulation du marché de ce produit. «Il faut organiser le marché au niveau du stockage, la distribution, le transport… Il ne faut pas qu'on s'arrête à un seul maillon de la chaîne», dira-t-il. Mieux encore, il faut penser à exporter le produit en cas de saturation sur le marché national, ajoutera-t-il, car l'augmentation des prix ne réglera pas le problème. En outre, l'orateur estime que le Plan national de développement agricole et rural (Pndar) est une réussite, vu les avancées significatives qui ont été réalisées depuis 2000. En effet, ce plan, doté d'une enveloppe de 340 milliards de dinars en sept ans, a permis la création de plus d'un million de postes d'emplois, tandis que 428 300 exploitations agricoles ont été mises à niveau. La superficie des terres irriguées a atteint 800 000 ha en 2007 contre 300 000 en 2002. 200 000 ha perdus l Le secteur de l'agriculture a perdu au moins 200 000 hectares au profit des autres secteurs, notamment l'industrie et le bâtiment. Pour arrêter ce phénomène, le ministre de l'Agriculture a indiqué que son département ne tolérera plus ce genre d'erreur. «Notre rôle est de préserver le foncier agricole qu'il soit public ou privé», a-t-il averti. Et d'ajouter que la loi 89/17 est claire là-dessus, toute transaction doit passer par les domaines. Dans le cas contraire, «nous n'hésiterons pas à faire réagir la gendarmerie et faire passer les indus occupants devant le tribunal». La réforme bancaire achevée en 2008 l Vu que les investissements des agriculteurs dépendent plus des crédits alloués par les banques, et que celles-ci hésitent toujours à faire ce genre de transactions, «l'Etat procédera en force à la réforme bancaire en 2008», indique M. Barkat. Il a cité l'exemple du Crédit agricole français qui connaît un succès avéré dans le financement des grands projets agricoles. 50 000 vaches laitières seront importées l Dans le cadre de sa politique de soutien à la production, le ministère de l'Agriculture prévoit l'importation de 50 000 vaches laitières. «L'importation se fera selon un cahier des charges très contraignant. On n'importe que les vaches laitières, et ce n'est pas pour les vendre aux abattoirs», dira-t-il. D'après l'évaluation donnée, la production du lait est passée de 1,2 milliard de litres en 2 000 à 2,8 milliards de litres en 2007.