Fouzia est née dans un quartier populaire de Baraki. Elle a grandi au sein d'une famille nombreuse. Son père, accordant beaucoup d'importance à l'instruction, a poussé ses enfants, filles et garçons, à briller dans leurs études. Elle pense que c'est grâce à la volonté de son père qu'elle est ingénieur d'Etat en hydraulique. Lorsqu'elle était étudiante à l'université de Bab Ezzouar, Fouzia était déjà engagée. À ce moment-là, elle n'appartenait à aucun parti politique. Mais, avec ses camarades, elle s'était engagée pour défendre la démocratie. “Nous étions des démocrates”, dira-t-elle. Après avoir achevé ses études, elle se porte volontaire pour un poste d'enseignante de mathématiques et de physique. Malgré une situation sécuritaire des plus mauvaises, elle donnera des cours dans des CEM qui se trouvent dans les communes de Bentalha et Bachdjarah. Elle explique que c'était sa façon de lutter contre la mouvance islamiste. C'est une expérience qui lui a permis de se mêler aux adolescents les plus défavorisés et d'apprendre leur langage. Mais en 1997, lorsque le Rassemblement national pour la démocratie (RND) est créé, Fouzia y adhère. Elle trouve au RND des convictions qu'elle partage. Et pour lesquelles elle a envie de se battre. Dans sa nouvelle vie de femme politique qu'elle prend très au sérieux, elle peut compter sur le soutien de sa famille, son mari et surtout celui de sa fille. Son combat, c'est à la fois celui de la militante, de la femme, de la mère mais, surtout, celui de l'humaine. Aux côtés de Chihab Sedik, elle siègera, en 2002, à l'APC de Kouba, la commune où elle réside. Ce dernier étant nommé sénateur, elle le remplacera au poste de présidente de l'APC et ce, pour les trois années qui restaient à faire pour ce mandat. À Kouba, tout le monde connaît Fouzia. Grâce à sa popularité, cette commune compte un grand nombre de sympathisants et d'adhérents au RND. Et en ces temps de campagne électorale, ils se sont mobilisés pour soutenir leur favorite. Les sympathisantes sont, elles aussi, nombreuses. Elles croient en Fouzia qui pénètre jusque dans l'intimité de leurs deux pièces. Elles sont contentes de la voir, “elle équivaut cinq bonhommes, nous sommes avec elle parce qu'elle est avec nous, toujours disponible et tellement humaine”, dira une mère au foyer pour décrire Fouzia.