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“Les électeurs sont exigeants”
Zerhouni justifie le faible taux de participation
Publié dans Liberté le 19 - 05 - 2007

Selon le ministre de l'Intérieur, les partis doivent adapter leurs programmes à l'évolution de la société algérienne.
Nourredine Yazid Zerhouni est arrivé hier matin, avec une heure de retard, à la salle des conférences de l'hôtel El-Aurassi, pour annoncer les résultats des élections législatives. Faisant face à une armada de journalistes nationaux et étrangers, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a prolongé pendant plusieurs minutes le suspense sur l'issue de la joute électorale. Auparavant, il a restitué le climat dans lequel se sont déroulées les élections, lui imprimant un cachet de sérénité et de transparence. Ni le fort taux d'abstention (environ 64% de l'électorat) ni les soupçons de fraude n'ont altéré son jugement.
36,51% de taux de participation : “Ce scrutin exprime une participation importante et respectable”
Le taux de participation définitif aux législatives est de 36,51%. “Il est vrai que ce chiffre est en retrait par rapport à 2002 (où 45% étaient enregistrés). Mais pour nous, cela montre que la société algérienne a fait preuve de maturité et de son attachement au processus démocratique”, commente M. Zerhouni. Livrant son impression personnelle, il estime que les abstentionnistes n'ont pas péché par “désintérêt” ou “refus” de la chose politique. Ils ont boudé les urnes, car étant peu ou prou convaincus par la consistance des programmes des candidats en lice. “L'Algérien est plus exigeant. Il attend que l'approche politique (des différentes formations) s'adapte plus concrètement aux évolutions et aux transformations que connaît la société algérienne”, observe le ministre de l'Intérieur. La profusion des bulletins nuls, 961 751 sur l'ensemble des 6685 838 votants, soit 25% des bulletins, lui inspire un commentaire similaire. À son avis, ce vote blanc dévoile le sentiment mitigé des électeurs concernés. D'une part, ils se sont rendus aux urnes pour “rejeter le terrorisme et préserver la démocratie”. Par ailleurs, ils se sont abstenus de donner leur voix à quiconque parce qu'ils ne sont pas “satisfaits” de ce qu'on leur propose. Quoi qu'il en soit, l'affluence dans les bureaux de vote, en dépit de sa timidité, constitue, aux yeux de M. Zerhouni, une mise en échec de la stratégie de la terreur appliquée par les terroristes du GSPC. “Je m'incline devant la mémoire des victimes des terroristes qui ont visé ces dernières semaines à avorter le processus démocratique auquel le peuple algérien tient”, dit-il à l'occasion. Au cours de la conférence de presse, le ministre est invité à s'expliquer davantage sur la désertion des centres de vote. Ayant épuisé tous ses arguments, il a dû citer des exemples de pays où les élections ne font pas l'objet de discrédit en raison de forts taux d'abstention. “Lors des dernières élections législatives en Italie, le taux de participation n'a pas dépassé les 31%”, note M. Zerhouni. À un journaliste qui lui demande si la représentativité de la nouvelle Assemblée ne sera pas écornée compte tenu de l'indisponibilité de la majorité des Algériens à choisir ses locataires, le ministre se réfère aux Etats-Unis où les membres du Congress ont été élus par 40% des électeurs.
Avant l'apparition de M. Zerhouni dans la salle des conférences, les discussions des journalistes tournaient autour des pronostics sur l'issue du scrutin, mais surtout sur cette sortie rocambolesque, la veille, de Saïd Bouchaïr, président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections.
Dépassements et irrégularités : “M. Bouchaïr a été surpris dans sa bonne foi”
Dans une lettre adressée jeudi après-midi au président de la République, il faisait état d'irrégularités flagrantes dans le déroulement du vote, ne relevant pas de cas isolés. Mais quelques heures plus tard, dans la soirée, il s'est ravisé en avouant aux journalistes qu'il a été induit en erreur. “Il me semble que M. Bouchaïr a fait une mise au point, surpris dans sa bonne foi par des informations erronées et exagérées. Il s'en est d'ailleurs excusé”, croit savoir pour sa part le ministre de l'Intérieur. Appréhendant les questions des journalistes à ce propos, il a préparé une soigneuse entame : “J'exprime ma profonde satisfaction pour la qualité de l'organisation du scrutin à travers tout le territoire national”, fait-il savoir. Mettant en avant les mesures “efficaces” décidées pour garantir “la transparence du scrutin” et préserver “la liberté des électeurs”, M. Zerhouni a fait l'éloge des agents de l'Etat dont il a salué “l'exemplarité” et “la promptitude” à répondre “aux quelques tentatives d'irrégularités constatées dans quelques bureaux de vote”.
“Les dépassements graves”, cités dans la lettre de M. Bouchaïr, dont le bourrage des urnes dans un centre de vote à Rouiba, la disparition de listes du RCD et de Nahda à Blida, la subtilisation d'urnes de bureaux itinérants à El-Oued… sont, selon le ministre de l'Intérieur, des incidents mineurs. “M. Bouchaïr a reconnu qu'elles ont été corrigées rapidement”, précise l'orateur. S'attardant sur le cas de Rouiba, il reconnaît le trucage des urnes dans trois bureaux du centre de vote. Des bulletins y ont été glissés avant le début de la consultation, au profit des candidats de deux formations. “C'est peut-être une manipulation qui n'a rien à voir avec les partis pour qui les bulletins en question ont été glissés dans les urnes”, affirme M. Zerhouni. À Tizi Ouzou, où des listes du RCD ont été distribuées mercredi, le ministre pense que le parti de Saïd Sadi n'a rien à voir avec cette affaire. “Ce sont des manœuvres visant à discréditer le scrutin”, épilogue-t-il. Certains dépassements sont réduits à des anecdotes. “Vous pensez que je me moque de vous. Mais, je vais vous dire ce qui s'est passé à El-Bayadh. Le coordinateur local de la Commission de surveillance des élections a appelé M. Bouchaïr pour se plaindre car des policiers de faction lui ont demandé d'enlever sa voiture en stationnement devant le centre de vote”, narre-t-il.
À Aïn Témouchent, les délégués de la commission ont accusé un observateur du FLN d'avoir pris place dans un bureau de vote, vêtu d'un tee-shirt à l'effigie du ministre-candidat Ould-Abbès. “Nous sommes intervenus immédiatement pour lui demander d'ôter son tee-shirt”, révèle le ministre de l'Intérieur avec une pointe d'amusement dans la voix. Plus sérieusement, il assure que le trucage des urnes à Rouiba a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire, au relèvement des agents en poste dans les bureaux et à l'incinération des bulletins compromis. Hormis le fameuse missive de M. Bouchaïr, M. Zerhouni nie qu'un quelconque parti ou candidat ait interpellé ses services sur des dépassements éventuels. Interpellé sur des contestations que le chef du MSP a exprimées jeudi soir, il dit n'avoir rien reçu de sa part. Par ailleurs, dans une allusion à la colère du patron du RCD suite au refoulement de l'observatrice du parti d'un bureau de vote à El-Biar, il assure que les représentants des différentes formations ont travaillé en toute liberté. Selon lui, 238 000 représentants ont été désignés par les partis. Mais 25% étaient absents dans les bureaux de vote. Enfin, faisant écho des “facilitations” accordées par l'administration aux partis et aux postulants indépendants durant la campagne électorale, il révèle que 2 000 salles ainsi que 800 stades ont été réservés aux meetings.
“La nouvelle Assemblée doit faire des propositions”
Le FLN est arrivé en tête dans une quarantaine de wilayas environ. Il rafle 136 sièges à l'Assemblée populaire nationale. Il est suivi du RND (61 sièges), du MSP (52), des indépendants (33), du PT (26), du RCD (19), du FNA (13), du NMND (7), de Nahda (5), du MJD (5). 3 partis (ANR, MEN, PRA) occupent chacun 4 sièges, 9 autres ont soit 2 ou 1 sièges. Deux formations (PRP et PST) ont obtenu 0 siège. La dispersion des voix entre les formations microscopiques suscite le commentaire suivant de Zerhouni : “Nous constatons que les partis dits petits sont constitués de transfuges de grandes formations.” À son avis, cette saignée s'explique par l'inadaptation des programmes de ces formations à l'évolution de la société. Si les partis doivent revoir leur programme, selon M. Zerhouni, l'Etat aussi a pour vocation de réviser sa loi sur les associations politiques afin d'exclure du jeu politique les partis de circonstance qui ne se manifestent qu'à l'occasion des élections. “La nouvelle Assemblée doit faire des propositions”, exhorte le ministre. Le profil des nouveaux élus augure une Chambre basse à dominance masculine et vieillie. 28 femmes (3 supplémentaires par rapport aux législatives de 2002) vont partager l'hémicycle avec 361 hommes. Cette large disparité est amplement justifiée par la relégation des candidates aux dernières places sur les listes électorales. 133 députés ont entre 51 et 60 ans. Ils étaient 96, il y a 5 ans. 112 sont des cadres, 98 des fonctionnaires, 67 occupent des professions libérales et 11 sont commerçants.
Samia Lokmane


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