En ce jour de vote, il est 8h du matin lorsque le premier militant de l'UDR arrive au siège du parti. Incapable de dormir plus longtemps, il décide d'assurer la première partie de la permanence législative. En effet, à peine un premier café servi que la sonnerie du téléphone retentit déjà. Ce sont les nouvelles provenant des différentes villes de l'intérieur du pays qui commencent à affluer. À Béchar comme à Tamanrasset ou encore à Tizi Ouzou, le vote a “timidement” débuté, nous dit-on. Au bout du deuxième café, les autres militants commencent à arriver également. En entrant, ils posent tous la même question : “Alors, tu es parti voter ?” comme pour vérifier que cette journée a bien commencé. Le chef du parti, Amara Benyounès, arrivera vers 9h30. Auprès de son staff, il est mis au courant de toutes les informations qui sont parvenues au siège de l'UDR avant son arrivée. Il est calme et souriant. Malgré les nombreux coups de fil qui annoncent tous que “ça ne se bouscule pas dans les bureaux de vote”, c'est une ambiance sereine qui règne à l'UDR. Les craintes d'Amara Benyounès se sont avérées justes. “Je l'ai dit plusieurs fois durant cette campagne, le taux élevé d'abstention est notre problème majeur”, réaffirme-t-il. Il est aux alentours de 12h lorsqu'Amara Benyounès décide d'accomplir son devoir de citoyen. Pour cela, il se dirige vers l'école primaire du parc de la Liberté. Dans la cour, sa femme et ses deux enfants l'attendent. Ils l'accompagnent au bureau de vote pour le soutenir. De retour au siège de l'UDR, on remarque qu'il y a de plus en plus de militants qui s'y regroupent, comme pour se rassurer mutuellement. Ils y croient profondément, mais le doute les gagne de temps en temps. Au courant de l'après-midi, des citoyens, qui ont voté pour Amara Benyounès, viennent l'encourager et par la même occasion vérifier que tout se passe bien pour le candidat qu'ils ont choisi. Il est 18h, le dernier sondage n'est pas satisfaisant. Malgré une hausse en début d'après-midi, les taux de participation restent relativement faibles. Seulement 13% à Tizi Ouzou, 14% à Alger, Boumerdès et Béjaïa 21% à Blida, 26% à Oran, quant à Tlemcen, Tébessa, Béchar, Sidi Bel-Abbès et Mascara, les taux de participation ont à peine atteint les 30%. Les différents chefs de centre relèvent certaines anomalies telles que des tentatives de fraude, ou encore l'absence de bulletins ANR à Béchar. Néanmoins, Amara Benyounès estime que “pour une fois, les élections se déroulent sans problème notable”. Il est 23h, les échos qui arrivent au siège ne sont pas concluants. Le doute s'installe et la fatigue aussi. Les militants ne se prononcent plus, ils préfèrent attendre l'annonce officielle des résultats du vote, prévue pour le lendemain matin. En effet, M. Yazid Zerhouni révélera que l'ANR n'obtient que quatre sièges sur le territoire national. Les wilayas retenues sont Blida, Béjaïa, Tissemsilt et Mostaganem. Au sein de l'UDR, la déception est grande. Ils se sont tout de même réunis pour discuter de cette aventure afin d'en tirer des leçons. Amina Hadjiat
