À Beniane, aucun signe ne motive les jeunes à entretenir l'espoir d'un avenir meilleur. Les deux principaux facteurs que sont le travail et le logement, qui constituent les principales revendications de la population. On peut rouler sur plusieurs kilomètres sans dépasser, se faire doubler ou croiser le moindre véhicule en empruntant, à partir de Ghriss, une route départementale étroite et sinueuse, dégradée en plusieurs endroits et dangereuse, ce qui contraint les automobilistes à faire preuve de prudence pour éviter tout risque. Cette route est l'unique trajet pour se rendre dans la commune de Beniane, qui relève administrativement de la wilaya de Mascara et distante de près de 60 km du chef-lieu. Située dans une région agropastorale, Beniane est l'une des plus petites et des plus pauvres communes de la wilaya, puisque sa population estimée à moins de 5 000 habitants manque de tout et souffre de l'absence des conditions les plus élémentaires. Une grande partie de chefs de famille vit essentiellement du travail de la terre et de l'élevage, des activités favorisées par la présence de massifs forestiers qui entourent la commune de Beniane, implantée aux confins du territoire de la wilaya de Mascara et limitrophe de la wilaya de Saïda. La situation géographique de cette zone a été exploitée par les groupes armés au cours de la décennie noire marquée par les actes terroristes. À l'instar de ses semblables, cette commune a payé un lourd tribut puisque les assassinats, les incendies criminels et les exactions ont été commis par les terroristes qui imposaient leur diktat. Dans de telles circonstances, des dizaines de chefs de famille ont fui la commune abandonnant biens, meubles et immeubles, pour se réfugier en ville où la sécurité était assurée. Avec le retour au calme, la vie a repris son cours normal et certains “exilés” sont retournés à Beniane pour reprendre leurs activités. D'autres se sont adaptés à la vie urbaine et définitivement installés en ville car leurs familles ont refusé de retourner au village. Néanmoins, faute de qualification et en l'absence de débouchés en ville, certains chefs de famille restent partagés entre leur village, où ils s'y rendent la journée pour s'adonner au travail de la terre, et leurs foyers en ville qu'ils retrouvent le soir. À Beniane, aucun signe ne motive les jeunes à entretenir l'espoir d'un avenir meilleur. Les deux principaux facteurs que sont le travail et le logement, qui constituent les principales revendications de la population. Il ne reste que la délinquance. En effet, l'oisiveté est le lot quotidien des centaines de jeunes du village qui ne disposent d'aucune autre perspective, ce qui laisse place au découragement. Evoquer les activités culturelles et sportives équivaut à un blasphème à Beniane, une situation aggravée par l'absence de toute distraction à même d'occuper les jeunes qui composent la majorité de la population, confrontée au problème du chômage qui représente une proportion alarmante. Chaussée dégradée, trottoirs défoncés, avaloirs bouchés et éclairage public défaillant, tel est le triste décor à l'intérieur du tissu urbain de la commune, dont l'APC, en l'absence de ressources, présente des budgets (BP et BS) déficitaires, spéculant sur les subventions d'équilibre allouées par la wilaya pour honorer les dépenses de fonctionnement seulement. Les projets de développement accordés par la tutelle dans le cadre des plans de développement communaux (PCD) se comptent sur les doigts d'une seule main. Le second problème épineux a trait au logement, puisque le parc immobilier de la commune est l'un des plus dérisoires de la wilaya. A. B.