Six personnes ont été tuées et cent autres blessées à Ankara à la suite de l'explosion d'une bombe qualifiée d'attentat terroriste lâche et brutal par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, devant les caméras de la télévision, sur les lieux de la tragédie. Parmi les morts et blessés, des Pakistanais qui se trouvaient à Ankara pour un Salon international de l'industrie de la défense, qui s'est ouvert mardi matin. L'explosion a eu lieu près du Musée des civilisations anatoliennes, qui organise cette foire de matériel et d'équipements militaires, qui accueille près de 500 firmes de 49 pays. La bombe, placée à un arrêt d'autobus sur l'avenue Anafartalar, située dans le quartier le plus animé de la capitale turque, a explosé à une heure de grande affluence, au moment où le dîner officiel de la foire devait s'ouvrir. De son côté, le chef d'état-major de l'armée turque, Yasushi Büyükanit, a estimé qu'il s'agissait de l'œuvre d'une organisation terroriste organisée avant de souligner que d'autres villes du pays étaient susceptibles d'être les cibles d'attaques similaires. Selon la chaîne de télévision d'information NTV, citant des sources policières, l'explosif pourrait être du plastic A-4, utilisé généralement par les rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a repris ses activités après sa trêve unilatérale. Les activistes kurdes, qui mènent depuis 1984 une guerre séparatiste contre les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, ont revendiqué ces dernières années plusieurs attentats à la bombe dans des centres urbains et, surtout, pendant les mois d'été, dans des lieux touristiques du pays. Mais, la situation est aujourd'hui compliquée avec la crise qui oppose le gouvernement de coloration islamiste et les laïcs soutenus par l'armée au nom de principes républicains. Des législatives anticipées vont avoir lieu après l'échec de l'AKP, parti islamiste d'Erdogan, à faire passer son candidat à la magistrature suprême. D. B.