Abdelkrim Ghrieb, l'actuel ambassadeur d'Algérie à Bamako et député élu sur la liste de Tébessa, sa wilaya d'origine, à la faveur des dernières élections législatives, est fortement pressenti pour occuper un des deux postes-clés au niveau institutionnel : la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN) ou la gestion du ministère des Affaires étrangères (MAE). Le nom de Abdelkrim Ghrieb, ambassadeur toujours en poste en sa qualité de futur président de l'Assemblée nationale, avait circulé bien avant l'annonce officielle de la composante des listes électorales par la direction du Front de libération nationale (FLN), son parti. Il était, en effet, donné comme étant le successeur de Amar Saïdani à la tête de la Chambre basse du Parlement, fin mars dernier. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN, avait expliqué à plusieurs occasions que son parti a prévu plusieurs candidatures au poste de président de l'APN au même titre que les présidents de commission permanente à l'Assemblée nationale et les candidats ministrables. Il argumentera à propos de cette anticipation dans le choix des candidats, devant occuper des postes décisionnels, que “le FLN n'est pas un parti comme les autres compte tenu du fait qu'il est appelé à gérer des postes importants au niveau institutionnel, mais également que notre parti est un vivier de cadres et de compétences”, a-t-il expliqué. Aussi, dès le début de la campagne électorale pour les législatives, Ghrieb s'est distingué par une mobilisation accrue via une campagne de proximité auprès de la population de Tébessa. C'est ainsi qu'il a sillonné les 38 communes de sa wilaya, lui et son staff pour convaincre la population de voter FLN. Tout comme il s'était investi également dans l'animation des meetings populaires. L'on se rappelle à ce propos du meeting qu'il a préparé dans la salle des congrès de Tébessa, à l'occasion de la participation de Belkhadem où l'assistance est restée en attente de 13h jusqu'à 19h. Par ailleurs, depuis pratiquement une semaine, Abdelkrim Ghrieb est présenté dans les milieux politiques algérois comme étant le mieux placé pour le portefeuille des Affaires étrangères. Le président de la République, nous dit-on, veut à travers sa nomination à ce ministère de souveraineté nationale, lors du prochain changement de gouvernement, donner un nouveau souffle aux affaires étrangères depuis la demande de Mohamed Bedjaoui de quitter ce département. Le choix porté sur Ghrieb est en rapport avec les relations entre l'Algérie et trois pays d'importance. Les Etats-Unis (avec sa prise de position en faveur du Maroc dans le problème du Sahara occidental), l'Espagne (en raison des problèmes avec Gazprom) et la France (dont les problèmes sont liés au passé colonial). La présentation de Abdelkrim Ghrieb comme l'homme de la situation par rapport au moins à la gestion de ces trois dossiers est liée à son expérience et à son parcours diplomatique. C'est ainsi qu'il a été responsable de l'Amicale algérienne en France durant plusieurs années, ambassadeur à Londres et en Arabie Saoudite et actuellement au Mali. Très connu dans les milieux diplomatiques, sa maîtrise de trois langues — l'arabe, le français et l'anglais — plaide également en faveur de sa nomination au MAE, est-il expliqué de sources fiables. NADIA MELLAL