Abdelaziz Ziari, l'actuel ministre chargé des Relations avec le Parlement, sera vraisemblablement élu, samedi prochain, lors d'une séance spéciale comme président de l'Assemblée populaire nationale (APN) au titre de la sixième législature. Son élection en qualité de troisième homme de l'Etat ne sera qu'une simple formalité dès lors que les trois partis de l'alliance présidentielle dominent l'Assemblée nationale avec une majorité absolue de 249 sièges sur les 389 que comptent les travées de l'hémicycle. Mais quand ? Comment ? Pourquoi ? Et selon quels objectifs le choix s'est porté sur Ziari ? Le moment du choix des candidats à la présidence de l'Assemblée nationale s'est opéré bien avant la confection des listes électorales du FLN. Logique puisque les candidats en question devaient être identifiés au préalable pour être par la suite placés têtes de liste dans leur wilaya d'origine et s'assurer de leur élection en tant que députés. C'est cette démarche qui a été, en effet, entreprise par la direction du FLN, dont essentiellement par Abdelaziz Belkhadem, son secrétaire général. C'est lui, en effet, qui a placé trois candidats en vue têtes de liste dans leur wilaya d'origine. Il s'agit bien évidemment du candidat Abdelaziz Ziari, tête de liste à Alger (bien qu'originaire de Skikda), Abdelkrim Ghrieb, tête de liste à Tébessa, et d'un troisième candidat, originaire de l'Est mais pas médiatisé. Le futur président de l'APN devant être impérativement élu parmi ces trois postulants et pas d'ailleurs. Belkhadem, qui était au fait de cette donne, était le seul à la détenir. Ce qui explique l'ambition publiquement affichée de certains ministres candidats à la députation à succéder à Amar Saïdani à l'image de Abderachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et député de Souk-Ahras. Ce dernier tout comme d'autres ministres, ainsi que Abdelkader Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie au Caire, tête de liste du FLN à Tiaret, se mobilisaient pour la présidence de l'APN beaucoup plus par ignorance que les jeux étaient d'emblée faits. Nos prétendants, une fois élus députés, il s'agissait de trouver un moyen de les départager et d'opter pour l'un d'eux. Ghrieb, Ziari et le troisième député remplissent tous les critères les destinant à assumer les fonctions de troisième homme de l'Etat. Anciens du FLN, ces prétendants ont tous eu une expérience dans la gestion locale, centrale ou à l'Assemblée nationale. Mais comment ont-ils été départagés ? C'est Abdelaziz Bouteflika en sa qualité de président de la République qui a tranché cette question en faveur de Ziari. Et c'est Mme Bitat, l'actuelle sénatrice du tiers présidentiel reconduite à ce poste à la faveur du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (Sénat) intervenu en décembre dernier, qui a conseillé au Président d'opter pour Ziari. Proche et fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat, Mme Bitat, qui a appuyé la candidature du député d'Alger, s'est basée sur son profil professionnel et son parcours militant. Professeur en médecine, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, député durant plusieurs législatures et ancien membre du comité central du FLN, Ziari jouit de l'estime de Mme Bitat, laquelle aurait dit qu'“il a tout pour être président de l'APN”. Existe-t-il des objectifs particuliers à la sélection de Ziari ? “Non” répond catégorique une source proche du FLN. NADIA MELLAL