Au total, 35 000 agents de la santé seront formés d'ici à trois ans, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Amar Tou, précisant que 2 100 médecins spécialistes, dont 67% de femmes, ont été déjà affectés dans les wilayas intérieures du pays. “15 000 médecins généralistes, 15 000 paramédicaux et 5 000 médecins spécialistes seront formés dans un délai de trois ans”, a affirmé le ministre qui intervenait lors de la présentation de la carte sanitaire du pays. En outre, 2 300 postes budgétaires ont été débloqués au profit des médecins généralistes, ce qui totalise, selon le ministre, l'ensemble des médecins généralistes en préemploi. Pour les paramédicaux, 6 000 nouveaux postes budgétaires sont disponibles pour tenter de combler le déficit, a-t-il dit, indiquant que 4 000 paramédicaux seront formés d'ici à deux ans. Actuellement, ils sont 98 000 agents paramédicaux (50% de l'effectif total de la santé), soit un paramédical pour 24 malades. Selon le Syndicat national des paramédicaux, il en faudrait 200 000 pour répondre aux besoins et pouvoir dispenser des soins de qualité avec un taux d'un paramédical pour 4 malades. Revenant sur la carte sanitaire, le ministre a indiqué que cette réforme hospitalière contribuera à “réhabiliter l'unité de base et à rapprocher les soins des populations”. Dans ce cadre, 900 centres de santé ont été transformés en polycliniques, a-t-il précisé. La carte sanitaire a pour objectif de délimiter les responsabilités, a-t-il encore ajouté, indiquant que les établissements publics de santé de proximité (EPSP) seront pleinement responsables des activités de prévention, de soins de base et de proximité. Ils assureront les consultations de médecine générale et spécialisée et prendront en charge le plan préventif des maladies non transmissibles (MNT), alors que les établissements publics hospitaliers (EPH) se consacreront essentiellement aux activités curatives et à l'hospitalisation. À ce propos, le ministre a relevé que “pendant longtemps, on a sacrifié les soins de base et de prévention aux soins hospitaliers”. L'actualisation de la carte sanitaire — en vigueur depuis 1983 — permettra l'élimination des disparités géographiques et des écarts entre les wilayas en termes de couverture sanitaire de la population, en particulier pour les régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Elle constitue aussi une préparation pour une meilleure application de la contractualisation entre les établissements publics de santé, les organismes de sécurité sociale et les directions de l'action sociale. R. N.