Selon le document, les capitaux du Golfe préfèrent l'Egypte et dans une moindre mesure le Maroc et la Tunisie. “Même si le pays est parvenu à attirer en 2006 plus de 100 projets, les montants cumulés de ces opérations, quand ils sont disponibles, donnent un total décevant, à peine supérieur à celui de 2003 (2,3 milliards contre 2,2). Si l'on considère de plus l'importante population du pays (plus de 30 millions d'habitants), les montants d'IDE semblent largement insuffisants : 76,5 euros par habitant, à comparer avec 188 euros par habitant pour le Maroc par exemple.” Le dernier rapport du réseau euroméditerranéen d'Agences de promotion de l'investissement (Anima) sur les investissements directs étrangers (IDE) dans la région Meda en 2006 relève paradoxalement le recul des investissements étrangers. “L'Algérie est, elle, en recul net (-33%), à 2,36 milliards d'euros, malgré un nombre considérable de projets détectés”, souligne le document d'Anima. Parallèlement, les deux pays voisins ont vu leur part au contraire augmenter. La Tunisie a connu la croissance en valeur la plus forte en 2006, passant de presque un milliard à plus de 3,8 milliards d'euros. Le Maroc gagne deux places en 2006, de 2,382 milliards d'euros à 5,397 milliards d'euros). L'Egypte, estime le rapport, en prenant la tête du classement des pays récepteurs d'IDE en 2006, prouve que la politique volontariste de réformes économiques et la mise en place de politiques et d'outils d'attraction de l'investissement étranger portent leurs fruits. “La 4e place de l'Algérie traduit un nombre important de petits et moyens projets, à côté des quelques opérations lourdes recensées cette année”, explique Anima. En Algérie, le secteur de l'énergie vient en tête en 2006, avec un bon tiers des montants investis en Algérie. Ce sont les télécoms qui suivent avec 500 millions d'euros ; les opérateurs étrangers cherchant, à l'image d'Orascom, à prendre une part croissante d'un marché très profitable. Le pays n'est pas non plus épargné par la fièvre immobilière qui a saisi la région. Avec près de 20% des montants investis en 2006, le secteur du BTP et des transports vient donc en 3e position. La banque et l'assurance attirent le plus de projets (24) et presque 10% des montants. “Ce qui frappe concernant les IDE en Algérie, c'est la diversité des centres d'intérêt des étrangers en Algérie”, souligne le document. Ce qui frappe aussi, relève le document d'Anima, c'est la présence beaucoup plus discrète dans ce pays des investisseurs du Golfe. Les deux voisins de l'Algérie, destinations traditionnelles de l'IDE européen dans la sous-traitance industrielle ou de services, reçoivent davantage de capitaux arabes. Pour le Maroc comme pour la Tunisie, ce sont les capitaux émiratis qui alimentent l'accroissement des capitaux attirés par ces pays en 2006. Les Emirats représentent, en effet, 30% des 5 397 millions d'euros dirigés vers le Maroc, tandis qu'ils fournissent l'essentiel des IDE vers la Tunisie, avec 80% des 3 869 millions d'euros dirigés vers ce pays. Dans les deux cas, il s'agit en grande partie de mégaprojets dans le tourisme et l'immobilier. Il y a aussi l'Egypte qui attire aussi bien les investisseurs du Golfe que ceux des grandes régions économiques, y compris émergentes. En termes de flux, ce sont les investisseurs émiratis qui dominent, avec un total de presque 6 milliards d'euros, faisant profiter le secteur financier du pays de leur dynamisme, injectant des capitaux dans les grands projets d'infrastructures de transport, de tourisme, dans l'immobilier et dans les télécoms. Ce sont au contraire les investisseurs issus de pays Meda qui paraissent parier sur l'Algérie, l'Egypte venant en tête en montants investis (Orascom dans les engrais chimiques avec Sonatrach, et dans les sociétés télécoms Djezzy, et Lacom avec Egypt Telecom). Le rapport d'Anima relève en général, dans l'ensemble de la région Meda, la faiblesse de l'investissement industriel. La distribution par type de projets en 2006 témoigne d'une part assez faible de projets de production. Meziane Rabhi