Revenant peu à peu au devant de la scène, après une longue éclipse causée par sa grave maladie, le chef de l'Etat cubain a carrément traité son homologue américain d'assassin, en l'accusant d'avoir donné l'ordre de le tuer. Consacrant son treizième écrit dans les colonnes des journaux de son pays depuis sa guérison au président américain, Fidel Castro affirme que George Bush a souhaité et ordonné sa mort à plusieurs reprises. Le président cubain a défrayé la chronique lundi en accusant George Bush d'avoir voulu mettre fin à ses jours. Sans ambages, le maître de La Havane déclarera que le locataire du bureau ovale a non seulement souhaité sa mort, mais a également donné l'ordre de le tuer. “Je ne suis pas le premier et ne serai pas le dernier de ceux dont Bush a donné l'ordre d'ôter la vie, ou de ceux qu'il se propose de continuer à tuer, de manière individuelle ou en masse”, a affirmé Fidel Castro. Pour donner plus de consistance à son accusation, “Il Commandante” rapportera les propos sur le sujet d'une personnalité qui a rencontré le patron de la Maison-Blanche, sans toutefois donner de précision sur les circonstances dans lesquelles le président américain aurait tenu ces propos. “Interrogé récemment par une personnalité importante sur sa politique envers Cuba, le président américain a répondu : “Je suis un président de ligne dure et tout ce que je souhaite, c'est la mort de Castro””, écrit Castro dans sa réflexion, qu'il a consacrée au budget de la guerre en Irak. Le chef de l'Etat cubain, qui se remet de plusieurs opérations des suites d'une grave hémorragie intestinale, lesquelles l'avaient obligé à céder l'intérim du pouvoir à son frère Raul, ministre de la Défense, titrera sa contribution : “On ne peut pas tuer les idées.” Selon lui, “ces magnifiques paroles” appartiennent à un lieutenant noir qui s'était opposé à son exécution sommaire lors de sa capture après l'attaque de la caserne de la Moncada en 1953. Il ajoutera : “Ces magnifiques paroles, je vous les dédie, M. W. Bush.” Pour en revenir au thème principal de sa réflexion, à savoir la guerre en Irak, Fidel Castro s'interrogera : “Je me demande combien de médecins on pourrait former avec les 100 milliards de dollars qui, en un an, vont tomber dans les mains de Bush pour continuer à semer le deuil dans les foyers irakiens et américains. Réponse : 999 990 médecins, qui pourraient soigner 2 milliards de personnes qui ne reçoivent aujourd'hui aucun service médical.”Convalescent depuis 10 mois, le président cubain fêtera, le 13 août prochain, ses 81 ans. Depuis son premier article le 29 mars, Fidel Castro, qui n'est plus apparu en public depuis le 26 juillet de l'année écoulée, a multiplié ses interventions écrites, principalement contre les biocarburants, reprises en une de la presse officielle le lendemain, et abondamment lues et commentées sur les radios et à la télévision officielle. K. ABDELKAMEL