Les spécialistes ont affirmé hier à Alger que la maladie veineuse atteint 39% de femmes en Algérie et est favorisée par de nombreux facteurs dont la grossesse, l'obésité et la sédentarité. Le Pr Messaâd Krim, cardiologue au CHU de Douéra, a précisé lors d'un symposium organisé par les laboratoires LAD Pharma sur l'insuffisance veineuse que “cette maladie est très répandue et ne suscite pas l'intérêt nécessaire chez les personnes qui en sont atteintes”. Pour le Pr Krim, cette maladie est “chronique, handicapante et coûteuse pour la santé publique du fait qu'elle entraîne des absences au travail”. Elle mettra l'accent sur la nécessité de la prévention, précisant que des complications peuvent survenir s'il y a mauvaise prise en charge de la maladie et en cas d'échec des traitements. Evoquant les types courants de varices, la spécialiste a indiqué que cette maladie est due à un dysfonctionnement du cycle veineux et de la tension artérielle, ajoutant que les facteurs en cause sont notamment l'obésité, la sédentarité, la grossesse, la carence en vitamine C, outre le facteur hérédité, certains sports (tennis et cyclisme), l'exposition à une haute température, la prise d'hormones et la station debout. Le Pr Krim a souligné la nécessité “d'être à l'écoute du malade pour mieux cerner cette maladie” car, a-t-elle dit, la personne atteinte ne consulte que lorsque la maladie est au stade avancé. Le Pr Chaou du CHU de Béni Messous a précisé pour sa part que “bien que la maladie veineuse ne soit pas classée parmi les maladies graves, elle reste néanmoins très handicapante et exige une équipe médicale spécialisée pour sa prise en charge”. En l'absence de statistiques et de chiffres précis sur cette maladie, le Pr Chaou a indiqué à titre d'exemple que 18 millions de Français en sont atteints et 250 à 300 mille subissent des interventions chirurgicales. Selon ce spécialiste, la maladie veineuse évolue en 6 étapes, les trois premières sont traitées par thérapies médicamenteuses, alors que les autres étapes exigent une intervention chirurgicale. Pour prévenir cette maladie, le spécialiste a recommandé le footing et la natation, tout en évitant la station debout pendant longtemps et en observant une hygiène de vie pour éviter une prise de poids. De son côté, le Pr Boudjelida (service de la médecine interne au CHU de Bab El-Oued) a évoqué les varices hémorroïdales, une forme de maladie veineuse qui atteint 5% des Algériens âgés entre 45 et 65 ans. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette maladie, à savoir les troubles digestifs, les problèmes de transit (constipation), les menstruations, certains sports et la prise de certains médicaments. Le traitement de cette maladie requiert un régime alimentaire riche en fibres et en liquides accompagné d'anti-inflammatoires en cas de douleurs aiguës. Pour sa part, le Dr Abdelkrim Djebbar, P-DG de LAD Pharma, laboratoire organisateur de cette rencontre, a relevé les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs locaux dans le contexte de la mondialisation et la préparation de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, appelant les autorités publiques à “prendre des mesures urgentes pour la protection de la production pharmaceutique locale”. R. N.