Un peu plus d'un mois après l'adoption de la résolution 1754 du 30 avril dernier, par le Conseil de sécurité, appelant le Maroc et le Front Polisario à des négociations directes, l'instance onusienne passe aux choses sérieuses en désignant le lieu qui abritera la première réunion entre les deux parties, ainsi que la date du rendez-vous. Contrairement à ce qui a été annoncé auparavant quant au déroulement de la réunion préliminaire dans un autre siège de l'ONU, à savoir Genève, celle-ci aura lieu aux Etats-Unis. Les deux délégations se rencontreront le 18 juin prochain dans la localité de Mainhast, à une vingtaine de kilomètres de New York, où l'Organisation des Nations unies tient parfois quelques-unes de ses activités. À cet occasion, l'ONU envisage de tenir une série de réunions entre les Marocains et les Sahraouis lors de cette prise de contact, qui devrait s'étaler jusqu'au 22 juin prochain. Le secrétaire général des Nations unies, qui aurait fixé le nombre de chaque délégation à quatre membres, dont le chef de groupe, est dans l'attente que les deux parties lui communiquent leurs listes. Néanmoins, des sources indiquent qu'aucun accord n'a été conclu à ce sujet, tant les divergences sont profondes. Alors que Rabat veut intégrer dans sa délégation des membres du Conseil royal consultatif pour les affaires du Sahara (CORCAS), sous prétexte que les Sahraouis soutiennent son plan d'autonomie et qu'ils doivent être représentés à ces négociations, le Front Polisario s'oppose catégoriquement à cette “manœuvre”. Ce différend, s'il n'est pas résolu avant la tenue de cette première réunion, pourrait fausser tous les calculs, parce qu'il risque de provoquer l'annulation pure et simple de ce rendez-vous. Par ailleurs, le conflit du Sahara occidental a été abordé par le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, jeudi à Madrid. Toujours dans la capitale espagnole, la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères, Condoleezza Rice, s'est entretenue hier avec son homologue ibérique, Miguel Angel Moratinos, sur la question. K. A.