Dans une déclaration faite jeudi, la porte-parole du Secrétaire général de l'ONU a annoncé que les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario, prévus du 7 au 9 janvier prochains, “seront encore une fois privés”, et ce, “en raison du caractère délicat des discussions en cours”. La troisième série de négociations maroco-sahraouies, qui s'ouvriront après-demain à Manhasset près de New York, est loin de constituer une partie de plaisir pour l'Organisation des Nations unies, si l'on se réfère au contenu de la déclaration de la porte-parole du Secrétaire général onusien, Michèle Montas. Cette dernière a affirmé : “Comme ce fut le cas lors des rencontres précédentes, et en raison du caractère délicat des discussions en cours, les pourparlers seront encore une fois privés.” Dans le même ordre d'idées, elle a indiqué qu'à ce titre, aucun accès pour les médias ne sera prévu sur le site, et seuls les parties et responsables de l'ONU pourront pénétrer dans la propriété de Greentree Estate. C'est dire que l'institution que dirige Ban Ki-moon appréhende sérieusement ce troisième tour des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario, dont le premier et le second rounds avaient eu lieu en juin et août 2007, au même endroit. Il faut dire que le statu quo enregistré dans les positions des deux parties en conflit n'est guère encourageant. En effet, alors que Rabat refuse catégoriquement d'entendre parler d'autre chose que de son plan d'autonomie, les dirigeants sahraouis ont réitéré récemment lors du dernier congrès du Front Polisario, tenu en décembre à Tifariti, leur détermination à aboutir à une solution qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans une déclaration rendue publique mercredi dernier par l'agence de presse sahraouie SPS, le secrétariat national du Front Polisario a affirmé que le mouvement participera aux pourparlers directs avec le Maroc, pour “parvenir à une solution qui garantisse l'autodétermination du peuple sahraoui”. La même source a précisé que les négociateurs sahraouis aux pourparlers “participeront au prochain round des pourparlers dans le but de mettre en œuvre la résolution 1754 du Conseil de sécurité qui appelle à des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc afin de permettre au peuple sahraoui de jouir de son droit légitime à l'autodétermination”. C'est dire que rien ne laisse présager d'un quelconque rapprochement entre les deux positions, qui demeurent toujours aux antipodes l'une de l'autre. Pour rappel, le 31 octobre dernier, le Conseil de sécurité avait demandé aux parties de “poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi”. Cela étant, ce conflit a fait l'objet de nombreux débats et conduit à l'adoption de plus de 70 résolutions aux Nations unies, ainsi qu'à l'établissement de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) chargée de l'organisation d'un référendum, et toujours déployée dans le territoire. K. ABDELKAMEL