Pour tous ceux qui suivent de près l'actualité du football national, l'épisode amical Argentine-Algérie n'est pas loin d'être classé au hit-parade des surprises de l'année. Habituée à se frotter dans les meilleurs des cas, en match-test, à des formations de petit calibre, l'équipe nationale a, en effet, décroché cette fois-ci la timbale en étant l'invitée de la prestigieuse Argentine pour une joute amicale qui aura pour cadre spatio-temporel le non moins luxueux Nou Camp de Barcelone après-demain. Non sans avoir laissé passer l'énorme effet de surprise qui a suivi l'annonce d'une telle affiche, d'aucuns se sont laissés aller à argumenter la programmation de cette rencontre par un souci croissant des Argentins d'aiguiser leurs armes, à l'approche de l'attendue Copa America, face à un adversaire dont le jeu se rapprocherait approximativement des formations sud-américaines qui prendront part au tournoi biennal du continent. Mais à en croire une source autorisée, ce n'est là aucunement le motif réel qui aurait fait que la troisième puissance mondiale et l'une des plus nanties formations de la planète en talents individuels invite une sélection algérienne qui ne se pointe qu'à une insignifiante 65e loge. En fait, confessera ladite source, “l'Argentine avait déjà programmé d'affronter la sélection suisse en ce début de semaine, mais avait souhaité se mesurer à une autre formation européenne, mercredi. Mais comme ce mercredi coïncide avec une date Fifa et que les équipes du Vieux Continent sont engagées dans les éliminatoires de l'Euro-2008, l'Argentine risquait de se retrouver sans sparring-partner. Mais voilà que l'agent agréé de la Fifa, qui s'occupe de l'organisation de ce genre de rencontres pour la sélection Albiceleste, a eu vent de l'intention de l'équipe nationale algérienne d'effectuer un mini-stage dans le sud de la France en prévision de sa décisive sortie officielle face à la Guinée. Il n'en fallait pas plus à cet agent pour saisir cette opportunité et faire en sorte pour que l'Argentine puisse bénéficier d'une rencontre amicale mercredi, comme souhaité, face à l'Algérie, qui sera dès lors invitée officiellement”. Un simple hasard ? Notre source en est, du moins convaincue. “C'est tout à fait cela, car il faut rester lucide et réaliste. Certes, notre sélection nationale a réalisé de gros progrès ces derniers mois, mais ce n'est pas pour autant qu'elle pratique un jeu propre aux équipes sud-américaines. D'ailleurs, si l'Argentine avait pu se trouver un sparring-partner européen comme a pu le faire le Brésil avec l'Angleterre vendredi, il paraît clair que l'Algérie n'aurait jamais été invitée”, soulignera notre interlocuteur. Quant à l'option Nou Camp de Barcelone alors qu'en premier lieu cette rencontre avait été programmée en France, l'on affirme dans le “milieu” que cela est dû, surtout, à “des raisons sécuritaires qui ferait de l'EN persona non grata dans l'Hexagone”. Toujours concernant cet inédit duel algéro-argentin, et jusqu'à hier après-midi, la tenue de cette attendue rencontre n'a pas encore été officiellement confirmée dans la mesure où la FAF n'a pas encore été conviée à signer le traditionnel contrat d'engagement, ce qui laisserait croire à une possible annulation à la toute dernière minute, l'Argentine n'étant pas engagée d'une manière officielle à même d'être obligée de “respecter la parole donnée”. En tout état de cause, cette rencontre, qui a déjà relégué au second plan la rencontre des protégés de Cavalli au Cap-Vert, et ce, en dépit des assurances du sélectionneur national, ne semble point faire l'unanimité parmi les observateurs qui jugent qu'une confrontation, qui n'aura du reste d'amical que le nom, face au onze du pays de Maradona, risquerait de jouer, sur un plan strictement psychologique, un sale tour aux coéquipiers de Karim Ziani à quelques jours seulement d'une rencontre capitale face à la Guinée. A.Karim