Restructurer l'identité nationale, réanimer et redynamiser l'action culturelle sont, désormais, les mots d'ordre du secteur de la culture. La directive du président de la République lors du lancement du programme complémentaire de soutien à la croissance a été au centre du discours de Khalida Toumi devant ses cadres, à la faveur de la conférence nationale, qui se tient depuis hier, au Club de l'armée de Béni-Messous. Cette rencontre, qui regroupe les cadres de l'administration centrale et des services extérieurs (les directeurs de la culture des 48 wilayas, des directeurs de maisons de culture ainsi que les responsables des établissements culturels, théâtres régionaux, écoles des beaux-arts, musées…), a pour objectif de sensibiliser, d'informer et de mobiliser la famille de la culture autour du programme de développement du secteur. Ce secteur, longtemps considéré comme étant le maillon faible de la chaîne de développement du pays, jouit, aujourd'hui, de l'attention des plus hautes instances du pays, a affirmé la ministre. “Notre rencontre d'aujourd'hui doit également être située dans la mouvance actuelle du pays qui s'achemine légitimement, vers une ère nouvelle marquée par des mutations sur différents plans où les notions telles que “développement durable”, “société du savoir et de la culture”, prennent un sens particulier et déterminent les perspectives d'avenir”, a ajouté la ministre, qui n'a pas manqué de souligner “que les cadres du secteur de la culture sont les gardes du patrimoine et par voie de conséquence ceux de la mémoire”. Khalida Toumi a toutefois indiqué que la mise en œuvre et le succès du programme quinquennal de développement restent tributaires de la qualité et de l'engagement de ceux qui en ont la charge. La ministre, qui a procédé, la veille, à l'installation officielle du comité interministériel chargé de la préparation d'Alger, capitale de la culture arabe, qu'accueillera la capitale en 2007, a informé les cadres des projets retenus à cette occasion : construction de salles de spectacles de grande capacité, de musées d'art moderne, de la miniature et de l'enluminure… Abondant dans le même sens, le directeur des études prospectives au ministère de la culture, M. Oussadit Ahmed, a évoqué les actions principales visant la concrétisation des projets contenus “dans un programme présidentiel salvateur” et qui permettra selon lui de : réactiver les chantiers à l'arrêt et de les mener à terme, redynamiser et parachever les programmes en cours et dernièrement initier des actions nouvelles et développer de nouveaux projets afin de résorber essentiellement les déséquilibres régionaux. “En ce qui concerne le programme sectoriel (PSD), nous comptabilisons 226 projets pour un montant d'AP de 751,3 milliards, pour lesquels nous avons consommé 263,8 milliards en crédits de paiement. Nous enregistrons ainsi un taux de consommation de 35 %”, a dit l'orateur, qui a précisé que la plupart des opérations qui constituent ce programme ont été inscrites entre 2001 et 2003, dont certains projets datent de 1995. Quant aux problèmes d'évaluation, M. Oussadit a cité l'exemple d'un musée historique inscrit en étude et réalisation pour un montant de 4 millions de DA en 2002 et qui a bénéficié d'une réévaluation de 20 millions de DA en 2003, soit 5 fois plus que l'estimation initiale. Le même projet sera présenté en 2004 pour une demande de réévaluation pour un montant de 30 millions de DA, sans parler des éventuelles demandes de réévaluation à l'avenir. L'orateur a saisi l'occasion pour évoquer les remarques que subissent les cadres du secteur “pour ne pas dire des affronts” lorsqu'ils présentent les demandes de réévaluation au ministère des finances qui, jusqu'à il n'y a pas longtemps, avait, pratiquement, “bloqué” les grands chantiers du secteur de la culture, considéré, alors, comme un secteur non productif. Dans son intervention, Abdelhalim Seray, de la direction des études prospectives de la documentation et de l'informatique, a identifié cinq principaux axes autour desquels s'articule le programme complémentaire de soutien à la croissance, à savoir : la création d'édifices culturels, l'acquisition et le renouvellement des équipements, l'aménagement et la rénovation des infrastructures culturelles, l'étude de restauration et plans de protection des sites historiques et archéologiques ainsi que la restauration et la mise en valeur des sites historiques. À cet effet, il est à souligner que 30 annexes de la bibliothèque nationale seront créées à travers le territoire national, également création de musées pluridisciplinaires, de centres spécialisés dans la restauration du patrimoine et la photographie d'art ainsi que des infrastructures culturelles de proximité dont des théâtres de plein air. “Le montant de l'enveloppe global allouée au secteur est de 16 milliards de dinars en crédit de paiement, ce qui veut dire que ce montant devra couvrir le programme en cours et les nouvelles actions proposées dans le programme 2005-2009. Par ailleurs, l'ensemble des opérations devront être inscrites durant les trois premières années de ce programme”. M. Seray a averti que les crédits de paiement alloués, chaque année, tombent en exercice clos à la fin de l'année budgétaire. Wahiba LabrÈche