Selon M.Bouhadja, le MSP peut annoncer la candidature du président de la République, comme le fera le FLN. La déclaration du patron du MSP dans laquelle il a demandé la démission de Bouteflika du FLN n'a pas été du goût du vieux parti. «Dans l'histoire du monde, aucun parti n'a posé une telle condition», a déclaré le porte-parole de l'ex-parti unique, Saïd Bouhadja. Surpris et même déconcerté, il dit qu'en France, des partis politiques ont soutenu la candidature de l'actuel président sans pour autant demander sa démission de l'UMP. Ce dernier ne comprend pas pourquoi le MSP pose une telle condition pour son soutien au chef de l'Etat à la prochaine élection présidentielle. Pourtant, dit-il, il a déjà annoncé sa position de soutien par rapport à cette question. Le MSP a-t-il changé d'avis ou veut-il simplement faire de la surenchère? Lors d'une rencontre régionale des conseils consultatifs des wilayas du Centre, tenue jeudi dernier à Bouira, M.Soltani a défrayé la chronique en appelant à la démission du chef de l'Etat du FLN. «Si M.Abdelaziz Bouteflika veut se porter candidat à la présidentielle de 2009, il doit déposer sa démission du FLN», avait-il demandé. Cette déclaration donne un avant-goût de l'état d'esprit qui règne au sein de l'Alliance présidentielle. M.Bouhadja pense que la formation de Bouguerra Soltani peut annoncer la candidature de M.Bouteflika comme le fera le FLN. Selon lui, exiger le départ du Président de la tête du parti, c'est envoyer le bouchon trop loin. «M.Soltani, président de son parti, que nous respectons, ne doit pas interférer dans les affaires du parti», a-t-il martelé en rappelant toutefois: «Nous sommes alliés autour du Programme présidentiel». Que M.Abdelaziz Bouteflika soit président d'honneur du FLN, pour lui, le MSP n'a pas droit de regard sur cette affaire. Notre interlocuteur pense que le président du MSP confond la candidature et le programme. «Le plus important est que le programme qui nous réunit est un programme indépendant qui n'est pas présenté par le FLN», a-t-il déclaré avant d'ajouter: «Ce n'est pas une affaire d'un parti.» En termes plus clairs, peu importe la couleur du candidat, l'essentiel c'est le programme qu'il appliquera. Le porte-parole était très prudent et a tempéré sa réaction. Ce dernier ne voulait pas faire tout un speech là-dessus. Il indique, dans ce sens, que les rapports sont bons au sein de l'Alliance et que les partenaires sont unanimes. Sachant que l'Alliance présidentielle s'apprête à tenir son Sommet le 30 du mois en cours, le FLN préfère ne pas rentrer dans la polémique. Les trois patrons des partis à savoir M.Belkhadem, M.Ouyahia et M.Soltani vont, probablement, se réunir aujourd'hui pour arrêter la feuille de route du Sommet. On admet, toutefois, que cette réunion s'annonce sur fond de tension. Même si les partis alliés écartent tout malentendu entre eux, sur le terrain, c'est la guéguerre. La question de l'annonce de la candidature officielle du président de la République à un nouveau mandat présidentiel ne fait pas l'unanimité, ce qui a retardé d'ailleurs la tenue du Sommet. Alors que le FLN prépare son conseil national pour annoncer la candidature officielle de M.Bouteflika à la présidentielle, le MSP fait dans la surenchère politique et le RND entame déjà sa campagne. Tout en militant pour un objectif commun, chacun des partenaires tente d'être le plus proche du candidat.