Le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a rencontré hier le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, ainsi que les nouveaux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. “Nous devions faire le point après la folle épopée du Maroc qui a voulu vendre son plan d'autonomie, dire qu'elles étaient nos perceptions et nos inquiétudes”, a révélé l'invité du Comité national algérien de solidarité au peuple sahraoui (CNASPS), en ajoutant plus loin : “Nous sommes venus dire aussi à nos amis algériens qu'on compte beaucoup sur eux.” Lors de la conférence de presse qu'il a animée au siège du CNASPS, à Télemly, l'ex-membre du mouvement belge de soutien à la Révolution algérienne a insisté sur “le retour à la règle du jeu de l'après-Seconde Guerre mondiale, qui est la règle du droit international, pour préserver la coexistence. “Des Etats pensent qu'on peut régler la coexistence autrement que par les règles érigées par les Nations unies”, a-t-il déclaré, faisant référence particulièrement à la débâcle américaine en Irak, l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et l'occupation israélienne en Palestine. Entouré de Mme Gabrielle Lefèvre, journaliste et membre actif du mouvement international de soutien au peuple sahraoui, qui l'accompagne dans cette visite algéroise de 3 jours, du président du CNASPS et d'une délégation africaine, le responsable de l'Eucoco, également président de la Task Force Eucoco et président du Comité international de solidarité avec la Palestine, a indiqué qu'il est important aujourd'hui de “dire qu'il n'y a pas de droit du plus fort, mais qu'il n'existe qu'un seul droit : le droit international”. Au leader altermondialiste de relever alors que la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental est restée attachée au droit international et au “cadre de l'ONU dans lequel devra se produire l'autodétermination du peuple sahraoui”. Au cours de la rencontre, Pierre Galand a abordé d'autres volets se rapportant à “la vision annexionniste” du royaume chérifien, à “la campagne sans précédent” menée par Rabat pour faire aboutir un soi-disant plan d'autonomie et à son “échec”, aux effets négatifs de “la non-solution” de la question sahraouie sur les relations euro-maghrébines, au droit humanitaire international devenu “sélectif” et à la répression qui touche la population sahraouie des territoires occupés. “Aujourd'hui, il y a une tentative du gouvernement marocain de ne permettre à aucune délégation indépendante de se rendre dans les territoires occupés”, a martelé l'intervenant, en appelant la communauté internationale à “remplir ses obligations”. Il n'a pas non plus caché son scepticisme sur les résultats des négociations qui seront lancées bientôt entre le Polisario et le régime de Rabat. “Les négociations auront lieu, mais il reste à savoir si elles vont aboutir”, a confié M. Galand, non sans rappeler que “les parrains sont toujours là derrière le Maroc”. Selon lui, à partir du moment où “les intentions du Maroc sont connues”, que ses “manœuvres dilatoires sont connues, il faut créer l'intérêt pour la question du Sahara occidental” et “créer une vigilance pour faire aboutir le processus”. Et dans “cette étape importante”, l'invité du CNASPS a estimé que des batailles doivent être engagées, en prévision de la 4e commission de décolonisation de l'ONU, qui se réunira au début d'octobre 2007 et à travers une “conférence internationale sur le droit du peuple sahraoui”, prévue “dans les mois à venir”. “La solidarité est présente et active. Elle a aussi besoin des médias”, a précisé le conférencier, en plaidant pour le travail de “lobbying” en vue d'activer (ou réactiver) les cercles d'influence, autres que ceux qui affichent un soutien inconditionnel aux thèses marocaines. H. Ameyar